Lire un bilan renvoie à une double approche. Une approche comptable, c’est-à-dire comprendre la composition des rubriques, et une approche financière ( le fond de roulement, le besoin en fonds de roulement et la trésorerie), interpréter les éléments d’information permettant d’apprécier la situation d’une entreprise sous ses différents aspects.
Table de matières
lecture comptable (ou descriptive) du bilan
Le bilan est un document de synthèse dans lequel sont regroupés. A une date donnée, l’ensemble des ressources dont dispose l’entreprise et l’ensemble des emplois qu’elle en a fait.
Autrement dit, il s’agit d’une «photographie» du patrimoine de l’entreprise à un moment précis. Cette dernière correspond à la «date d’inventaire» ou à celle de «clôture de l’exercice».
L’origine latine du bilan – bis signifiant deus et lans signifiant plateau – dénote qu’il s’agit d’un document se composant de deux parties équilibrées. La partie de gauche s’appelle «l’actif» du bilan et regroupe tout ce que possède l’entreprise et tout ce qu’on lui doit.
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La partie droite s’appelle «le passif» du bilan et représente tout ce que l’entreprise doit. L’actif et le passif sont composés de différentes «rubriques» elles-mêmes divisées en «rubriques» elles-mêmes divisées en «postes» du bilan.
L’actif immobilisé du bilan
Les immobilisations sont des biens ou valeurs destinées à rester durablement sous la même forme dans l’entreprise. Elles sont susceptibles d’être assorties d’amortissement ou du compte de provision pour dépréciation d’élément d’actif.
Ces deux éléments représentent la constatation comptable d’un amoindrissement de la valeur d’un élément d’actif. La différence qui existe entre les deux relève du caractère irréversible de l’amortissement contrairement à l’aspect incertain de la provision.
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– Les immobilisations incorporelles
correspondent au fonds de commerce, au droit au bail, aux brevets, licences et marques, etc.
– Les immobilisations corporelles
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correspondent aux terrains, construction, installation techniques, matériels et outillages etc.
– Les immobilisations financières
représentent les titres de participations, les placements à long terme, les prêts, etc.
L’actif circulant
Il regroupe les éléments de l’actif évoluant au cours de l’exercice, lié directement au cycle d’exploitation (actif circulant d’exploitation), ou indépendant de celui-ci (actif circulant hors exploitation).
Les stocks et en-cours comprennent les biens ou les services qui entre dans le cycle d’exploitation de l’entreprise (approvisionnement, marchandises, en cours de production, produits intermédiaires, produits finis …)
Les créances regroupent les clients et comptes rattachés (ceux n’ayant pas encore payé l’entreprise), et les créances diverses.
Les valeurs mobilières de placement sont composées des actions et obligations, des bons du trésor et des bons de caisse.
Les disponibilités correspondent aux banques et à la caisse.
Les capitaux propres
Les capitaux propres correspondent aux ressources à long terme dont dispose l’entreprise sans faire appel à l’emprunt à long terme auprès de tiers (banques, dettes fournisseurs etc.). Ils regroupent :
– Le capital social
– Les réserves, dites réserves légales, qui s’imposent comme réserve de sécurité équivalente à 5% du résultat net.
– Le report à nouveau, désignant les résultats cumulés non distribués aux actionnaires.
– Le résultat net de l’exercice correspondant aux pertes ou aux bénéfices de l’exercice.
– Les provisions à caractère purement fiscal que les entreprises ont la possibilité de constituer dans certains cas. Si on les retrouve en capitaux propres, c’est par ce qu’elles représentent une forme de réserve en franchise totale ou partielle d’impôts.
Les provisions pour risque et charges
Il s’agit de provisions destinées à couvrir des risques et des charges que des événements survenus ou en cours rendent probables. Ces provisions sont nettement précisées quant à leur objet, mais demeures incertaines quant à leur réalisation ou leur montant
Les dettes
Ces dettes comprennent tous les emprunts auprès des tiers quelle que soit leur échéance.
On y trouve les dettes financières (emprunts obligataires, emprunts auprès des établissements de crédit…), les dettes d’exploitation (dettes fournisseurs et compte rattachés, les dettes fiscales et sociales) et les dettes hors exploitation.
Le bilan correspond à la photographie de la situation de l’entreprise à un moment donné, mais va évoluer au cours de l’exercice. Ainsi, chaque opération va engendrer un changement dans la situation de l’entreprise affectent son bilan, toutes ces opérations ne modifient pas le résultat de
l’exercice. Seules celles qui n’ont pas de contrepartie au sein du bilan fait apparaître la relation fondamentale suivante :
Actif > Passif = Bénéfice
Actif < Passif = Perte
La lecture financière (ou analytique) du bilan
La lecture financière du bilan désigne la recherche et l’interprétation d’éléments d’informations au sein du bilan, permettant d’apprécier la situation d’une entreprise. En effectuant cette évaluation des rubriques du bilan (regroupées en «grandes masses»), et en analysant les relations qui les lient, nous sommes à même de juger des équilibres financiers fondamentaux.
Le haut du bilan : le fonds de roulement net
Il s’agit de la partie des ressources durables qui concourt au financement de l’actif circulant. Autrement dit, le fonds de roulement (FR), comme son nom l’indique, permet de financer une partie du cycle d’exploitation de l’entreprise au cours de l’exercice.
L’analyse du fonds de roulement implique une lecture du bilan «grandes masses», comme décrit dans le schéma ci-dessous.
Le calcul du fond de roulement s’effectue à partir de la formule :
Fond de roulement : Ressources durables – Emplois stables
L’intérêt de la notion de fonds de roulement réside dans le fait qu’il constitue une garantie de liquidité pour l’Entreprise. En effet, la règle de l’équilibre financier minimum qui s’impose à toute l’entreprise stipule que les emplois stables doivent êtres financés par des ressources durables. Or, l’équilibre minimum n’est pas suffisant et ne garantit pas une absence totale de problème de trésorerie. Une marge de sécurité est donc nécessaire.
Cette marge de sécurité est représentée par le fonds de roulement.
Aussi, un fonds de roulement positif (car celui-ci peut être négatif dans la mesure où il existe une insuffisance de ressources à long terme par rapport aux emplois à long terme) signifie que l’ensemble de celle-ci. Ce qui dénote un excédent de trésorerie permanente. Plus le fonds de roulement est élevé, plus la marge de sécurité financière de l’entreprise est importante.
Le bas du bilan : le besoin en fonds de roulement
Cependant, la lecture par le seul «haut de bilan», permettant de valoriser le fonds de roulement net, n’est pas suffisant pour garantir la sécurité financière de l’entreprise.
Il faut en effet s’atteler à analyser le «bas du bilan» afin de comparer le FRN au besoin en fonds de roulement.
Le besoin en fonds de roulement s’identifie grâce à une lecture par le «bas» du bilan. Autrement dit, en tenant compte des autres dettes et de l’actif circulant. Sur le plan bilanciel le BFR représente la différence entre l’actif circulant (d’exploitation et hors exploitation) et les dettes à court terme (appelés «autres dettes»), à l’exclusion des disponibilités et des concours bancaires courants (passif et actif de trésorerie).
En effet, les stocks et créances représentent des emplois, donc des besoins de financement. Les dettes d’exploitations (par exemple les fournisseurs et les dettes fiscales) représentent des ressources, donc des «ressources de financement». Or, les besoins et les ressources de financement ne s’équilibrent pas et les besoins excédent généralement les ressources.
La différence entre les deux nécessite une ressource supplémentaire que l’on dénomme «besoin
en fonds de roulement». D’où la formule :
besoin en fonds de roulement : Actif circulant d’exploitation et hors exploitation (sauf trésorerie) – Autres dettes (sauf trésorerie)
Ainsi, nous pouvons considérer le BFR comme la partie de l’actif circulant restant à financer après que l’entreprise ait financé une partie de son cycle d’exploitation par le recours aux fournisseurs et aux dettes fiscales.
Mais il est très rare que le fonds de roulement soit exactement égal au besoin en fonds de roulement. Le déséquilibre entre ses deux agrégats affecte la trésorerie.
La trésorerie :
Le surplus (ou l’insuffisance) de fonds de roulement va combler (ou insuffisamment combler) le Besoin en fonds de Roulement, engendrant alors un excédent (ou un manque) de trésorerie.
-Si FR > BFR le fonds de roulement finance en totalité le BFR et il existe un excédent de ressource qui se trouve en trésorerie.
-Si FR < BFR le fonds de roulement ne finance qu’une partie du BFR. La différence doit alors être financée par le crédit bancaire (d’où une trésorerie négative).
On peut expliquer ce rapport existant entre le FR et le BFR par le schéma suivant :
Le rapport liant le FR, le BFR et la trésorerie s’exprime par la formule : T = FR – BFR
La lecture financière du bilan ici présentée concerne toute forme d’entreprise, quelle que soit sa taille ou son secteur.
D’autres lectures peuvent être effectuées, de façons plus subjective et spécifique en fonction de l’entreprise du secteur dans elle exerce et la stratégie qu’elle applique. C’est le cas de la lecture en terme de «ratios», mettant en rapport deux éléments.
Cela doit permettre à l’entreprise d’analyser sa propre évolution et de se comparer aux autres entreprises du même secteur d’activité. On retrouve par exemple les «ratios de rotation», les «ratios de structure», les «ratios de rentabilité» etc. ceux-ci doivent être pris avec prudence, dans la mesure où ils sont la résultante de rapport et où leur interprétation varie d’une entreprise à l’autre, d’un secteur à l’autre.