La Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE)

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Les crises que nous connaissons, sous leurs multiples aspects, financiers, économiques, sociaux et écologiques, mettent en lumière la responsabilité des entreprises dans nos sociétés, bousculant ainsi l’un des dogmes néolibéraux résumé par la célèbre formule de
Milton Friedman (1970) « La responsabilité des entreprises est de faire du profit pour rémunérer ses actionnaires ».

L’émergence de la notion de Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) modifie considérablement le champ des indicateurs à prendre en compte pour mesurer la valeur crée ou détruite par celles-ci, d’où le besoin grandissant d’informations fiables sur les performances extra-financières.

Dans le même temps, les dommages majeurs causés par certaines entreprises à l’environnement ont mis en exergue l’implication de celles-ci et leur responsabilité aux yeux du grand public

Aperçu sur la Responsabilité Sociale d’entreprise

Origine de la Responsabilité Sociale d’entreprise

La notion de « responsabilité sociale d’entreprise » (RSE) a pour origine la locution angloaméricaine corporate social responsiblity, apparue dans les années 1950 aux États-Unis, à partir de considérations éthiques et religieuses donnant lieu, essentiellement, à des actions philanthropiques. Elle s’est progressivement transformée pour exprimer la recherche d’une conciliation entre les activités économiques et les attentes et préoccupations de la société.

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Bien qu’il existe de nombreuses acceptions de la notion qui s’est répandue à travers le monde, il est admis qu’il s’agit de la prise en compte des effets des activités des entreprises sur l’environnement social et naturel et le fait de prendre en considération ces aspects dans leur stratégie et leur gestion, ainsi que d’en rendre compte aux tiers concernés.

En Europe notamment, à partir de la fin de la décennie 1990, il a été considéré que la RSE était la contribution des entreprises au développement durable.

En effet, le concept de développement durable interpelle les entreprises dans leurs finalités et leurs modes d’exercice de leurs activités en fournissant les principes qui encadrent ou conditionnent ces activités.

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La RSE constitue ainsi « les modalités de réponse de l’entreprise aux interpellations sociétales en produisant des stratégies, des dispositifs de management, de conduite de changement et des méthodes de pilotage, de contrôle, d’évaluation et de reddition incorporant (du moins en principe) de nouvelles conceptions de performances ».

Le mouvement actuel de la RSE est constitué de discours, de pratiques, de controverses et de dispositifs qui mettent en œuvre non seulement les entreprises mais aussi un grand nombre d’acteurs qui s’estiment concernés par les impacts des activités et des décisions d’entreprise : pouvoirs publics, organisations de la société civile, syndicats de salariés, associations de consommateurs…

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Il a également donné naissance à des organismes spécifiques d’observation, de conseil et d’évaluation qui leur apportent leur concours sous des formes diverses.

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Définition de la responsabilité sociale des entreprises

La responsabilité sociale (ou sociétale) des entreprises (RSE) est un concept dans lequel les entreprises intègrent les préoccupations sociales, environnementales, et économiques dans leurs activités et dans leurs interactions avec leurs parties prenantes, sur une base volontaire, elle permet d’associer logique économique, responsabilité sociale et éco responsable.

La RSE résulte des demandes de la société civile (ONG, associations) d’une meilleure prise en compte des impacts environnementaux et sociaux des activités des entreprises. Cette prise de conscience est née, notamment, des problèmes d’environnement globaux rencontrés depuis les années 1970.

La RSE est donc la responsabilité d’une organisation (entreprise, collectivités locales, administrations de l’État, services publics, associations, ONG…) pour les impacts de ses décisions et de ses activités sur la société et sur l’environnement par un comportement transparent et éthique qui :

  • est compatible avec le développement durable et le bien-être de la société
  • prend en compte les attentes des parties prenantes (Salariés, actionnaires, clients, fournisseurs, société civile, collectivités locales,…)
  • respecte les lois en vigueur et est en accord avec les normes de conduite internationales
  • est intégré dans l’ensemble de l’organisation

L’Entreprise citoyenne

En définitive, l’entreprise citoyenne est celle qui place l’intérêt de l’être humain devant toute autre préoccupation. L’entreprise doit être au service de l’homme et non le contraire.

Une entreprise citoyenne est avant tout une entreprise dotée d’un statut juridique , et soumise aux même contraintes de gestion que toute autre entreprise. La différence avec les autres entreprises réside dans le fait qu’elles ont complètement intégré dans leurs principes d’action

le principe de citoyenneté et de responsabilité sociétale. Elles ont pour but d’amener vers l’emploi des personnes peu qualifiées, parfois à la limite de la marginalité mais décidées à travailler. Les activités touchent souvent le nettoyage, la réparation auto, la restauration, les métiers du bâtiment.

L’état accroît son aide financière aux entreprises d’insertion. Les entreprises d’insertion se fédèrent peu à peu pour assurer une meilleure cohérence à leur action et accroître leurs possibilités d’investissement. Des entreprises de plus en plus nombreuses, engagent des relations de partenariat avec les entreprises d’insertion dont le nombre n’a cessé de croître (environ 600 entreprises employant 11000 salaries).

Principes de Responsabilité Sociale

Ce sont les éléments fondamentaux qui devraient sous-tendre ou nourrir la ligne de conduite et le processus de prise de décision d’une organisation :

Respect de la loi

  • Respect des instruments (Traités, conventions,…) internationalement reconnus
  • Reconnaissance des droits des parties prenantes
  • Responsabilité de rendre compte (Accountability)
  • Transparence
  • Développement durable
  • Conduites et comportements éthiques
  • Approche de précaution
  • Primauté du respect des droits fondamentaux de l’Homme
  • Respect de la diversité

Développement durable et principe de responsabilité

Origine

Le concept de développement durable ou sustainable development est apparu pour la première fois sur la scène internationale en 1987 dans le rapport Brundtland de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement des Nations Unies (Madame Gro Harlem Brundtland, Premier ministre de Norvège présidait la Commission).

Définition

Le développement durable a été défini dans ce rapport comme : « un développement qui s’efforce de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs ».

Le développement durable repose sur une notion fondamentale : la solidarité entre les générations – pour préserver les ressources et laisser une planète en bon état et solidarité entre les peuples – afin de partager les ressources et les richesses et ne pas laisser se creuser le fossé entre les pays du Nord et ceux du Sud.

Transposé au monde de l’entreprise, le développement durable se traduit par la « Triple Bottom Line » qui conduit à évaluer sa performance sous 3 angles :

  • Environnemental : compatibilité entre l’activité de l’entreprise et le maintien des écosystèmes, analyse des impacts de l’entreprise et de ses produits en termes de consommation de ressources, production de déchets, émissions polluantes…
  • Social : conséquences sociales de l’activité de l’entreprise pour l’ensemble de ses parties prenantes : salariés (conditions de travail, niveau de rémunération, non-discrimination…), fournisseurs, clients, communautés locales et la société civile.
  • Économique : performance financière « classique » mais aussi capacité à contribuer au développement économique de la zone d’implantation de l’entreprise et à celui de ses parties prenantes, respect des principes de saine concurrence (absence de corruption, d’entente, de position dominante…).

Responsabilité sociale des entreprises: une contribution des entreprises au développement durable

Le deuxième pilier s’inspire de la pensée de Jonas (1990) et du « principe de responsabilité » qu’il propose comme fondement d’une éthique renouvelée.

Cette éthique s’appuie sur le constat suivant : L’action de la science moderne a complètement transformé le rapport de l’Homme à la nature.

La technologie rend maintenant la nature « vulnérable à cause ou grâce au développement du pouvoir de l’homme […] De ce fait celui-ci […] devient non seulement maître […] mais aussi responsable puisque sa survie est menacée par son action. » (Pesqueux et alii, 1998, p. 154-
155).

Cette « heuristique de la peur » (Jonas, 1990) pose ainsi de nouveaux impératifs centrés sur la préservation du futur (« Un devoir de ne pas faire tout autant qu’un devoir de faire… avoir une éthique capable d’entraver des pouvoirs extrêmes que nous possédons aujourd’hui… » Ibid., p. 156).

Cette éthique s’impose à tous du fait des menaces qui pèsent sur la nature et l’homme futur, à cause d’un progrès technique aux potentialités parfois dévastatrices si elles ne sont pas maîtrisées par l’exercice de ce principe de responsabilité.

Dans cette perspective, la contestation croissante des modes de développement actuels se justifie par un devoir éthique qui doit, par l’exercice du principe de responsabilité, nous conduire à une meilleure maîtrise des pouvoirs grandissants de l’Homme sur la nature.

Les finalités attribués au DD font bien l’objet d’une tension forte entre deux pôles : celui de « l’exigence morale » fondé sur un retour à la philosophie morale, et celui des parties prenantes, qui vise à étendre la relation d’agence à de nouvelles catégories de porteurs d’enjeux.

les dimensions de la Responsabilité Sociale des Entreprises

Responsabilité sociale des entreprises: la dimension interne

Au sein de l’entreprise, les pratiques socialement responsables touchent premièrement les salariés et concernent, par exemple, l’investissement dans le capital humain, la santé et la sécurité, ainsi que la gestion du changement, tandis que les pratiques écologiques
responsables ont surtout trait à la gestion des ressources naturelles utilisées dans la production. Elles ouvrent une voie permettant de gérer le changement et de concilier le développement social et une compétitivité accrue.

A. Gestion des ressources humaines

Aujourd’hui, l’un des défis majeurs des entreprises est d’attirer et de garder les travailleurs qualifiés.

Dans un tel contexte, des mesures adéquates pourraient inclure l’éducation et la formation tout au long de la vie, la responsabilisation du personnel, une amélioration de l’information dans l’entreprise, un meilleur équilibre entre le travail, la famille et les loisirs, une plus grande diversité des ressources humaines, l’application du principe d’égalité pour les rémunérations et les perspectives de carrière des femmes, la participation aux bénéfices et les formules d’actionnariat, ainsi que la prise en compte de la capacité d’insertion professionnelle et de la sécurité de l’emploi.

Il s’est aussi avéré qu’une gestion et un suivi actifs des salariés absents pour cause d’incapacité ou d’accident se traduisaient par une réduction des coûts.

Des pratiques responsables — et notamment non discriminatoires — de recrutement pourraient faciliter l’embauche de personnes issues de minorités ethniques, de travailleurs âgés, de femmes, de chômeurs de longue durée et des personnes défavorisées sur le marché de l’emploi.

De telles pratiques sont essentielles pour atteindre les objectifs, à savoir réduire le chômage, augmenter les taux d’emploi et lutter contre l’exclusion sociale.

Pour ce qui est de l’éducation et de la formation tout au long de la vie, les entreprises ont un rôle primordial à jouer, et cela à plusieurs niveaux:

  • en aidant à mieux définir les besoins en formation grâce à un partenariat étroit avec les responsables locaux concevant les programmes d’éducation et de formation,
  • en facilitant le passage des jeunes de l’école au monde du travail au moyen, par exemple, de postes d’apprentis,
  • en valorisant la formation, notamment grâce à la validation de l’expérience antérieure et en instaurant un environnement propice à l’éducation et à la formation tout au long de la vie, plus particulièrement à l’intention des travailleurs les moins éduqués, les moins qualifiés et les plus âgés.

B. Santé et sécurité au travail

La santé et la sécurité au travail ont traditionnellement été surtout abordées par le biais de mesures législatives et coercitives. Cependant, la tendance à l’externalisation du travail auprès de sous-traitants et de fournisseurs rend les entreprises plus dépendantes de la façon dont ces derniers respectent les normes de santé et sécurité, surtout ceux travaillant dans leurs propres locaux.

Les entreprises, les gouvernements et les organisations professionnelles s’intéressent de plus en plus à des formes complémentaires de promotion de la santé et de la sécurité, en faisant de cette question un critère de sélection pour l’acquisition de produits et de services auprès d’autres entreprises et un élément de marketing pour la promotion de leurs propres produits et services.

Ces démarches volontaires peuvent être considérées comme complémentaires de la législation et des contrôles des pouvoirs publics puisqu’elles visent, elles aussi, une culture de la prévention, autrement dit un niveau plus élevé de sécurité et de protection de la santé sur le lieu de travail.

C. Adaptation au changement

Les restructurations à grande échelle suscitent des inquiétudes chez l’ensemble des salariés et des autres parties prenantes, car la fermeture d’une entreprise ou des suppressions massives d’emplois peuvent provoquer une crise économique, sociale ou politique grave dans une communauté.

Peu d’entreprises échappent à cette nécessité de restructurer, qui prend souventla forme d’une réduction des effectifs; au cours de l’année 2000, le nombre de fusions et d’acquisitions a atteint un niveau historique.

Sur la base d’une étude, il apparaît que peu de restructurations atteignent leurs objectifs et parviennent à réduire les coûts, à augmenter la productivité et à améliorer la qualité et le service à la clientèle, car elles sont souvent préjudiciables à la motivation, à la loyauté, à la créativité et à la productivité du personnel.

Restructurer dans une optique socialement responsable, c’est équilibrer et prendre en compte les intérêts et préoccupations de toutes les parties concernées par les changements et les décisions.

Concrètement, dans une restructuration, la forme est souvent aussi importante que le fond. Il convient notamment d’assurer la participation et l’implication des intéressés par une procédure ouverte d’information et de consultation.

En outre, toute restructuration doit être soigneusement préparée, les risques les plus importants devant être identifiés, tous les coûts — directs et indirects — des différentes options stratégiques calculés et toutes les solutions susceptibles de limiter les licenciements évaluées.

En s’engageant dans le développement local et dans des politiques actives du marché de l’emploi à travers des partenariats en faveur de l’emploi local et/ou de l’insertion sociale, les entreprises peuvent atténuer les retombées sociales, à l’échelon local, des grandes
restructurations.

D. Gestion des retombées sur l’environnement et des ressources naturelles

Généralement, une réduction de la consommation des ressources ou des émissions polluantes et des déchets peut entraîner une diminution des répercussions sur l’environnement. Une telle démarche peut aussi profiter à l’entreprise en réduisant sa facture d’énergie et ses frais d’élimination des déchets et en abaissant ses dépenses de matières premières et de dépollution.

Des entreprises ont observé qu’une moindre exploitation des ressources peut aboutir à une rentabilité et à une compétitivité supérieure. Avec les investissements réalisés dans le domaine de l’environnement, tout le monde sort normalement gagnant: l’entreprise comme
l’environnement.

Ce principe est établi depuis plusieurs années et a été reconnu très récemment dans le sixième programme d’action pour l’environnement de la Commission.

Celui-ci explique comment l’Union européenne et les États membres peuvent remplir leur rôle en aidant les entreprises à identifier des créneaux sur le marché et à effectuer des investissements avantageux pour elles comme pour l’environnement.

Ce programme définit un certain nombre d’autres mesures à l’intention des entreprises:

  • établissement d’un programme facilitant le respect de la législation qui aide les entreprises à comprendre les exigences de la Communauté européenne en matière d’environnement;
  • élaboration de systèmes nationaux, mais harmonisés, d’octroi de prix aux entreprises, qui identifient et récompensent les bonnes performances environnementales et promotion des engagements et des accords volontaires.

Responsabilité sociale des entreprises: la dimension externe

La responsabilité sociale des entreprises s’étend au-delà du périmètre de l’entreprise, jusque dans la communauté locale, et implique, en dehors des salariés et des actionnaires, un vaste éventail de parties prenantes: partenaires commerciaux et fournisseurs, clients, pouvoirs publics et ONG représentant la communauté locale ainsi que l’environnement.

Dans un monde caractérisé par des investissements multinationaux et des chaînes de production se déployant à l’échelle de la planète, la responsabilité sociale des entreprises doit aussi dépasser les frontières.

La rapidité de la mondialisation a encouragé un débat sur le rôle et le développement d’une gouvernance au niveau planétaire: on peut considérer que l’élaboration de pratiques volontaires dans le domaine de la responsabilité sociale des entreprises y contribue aussi.

A. Communautés locales

La responsabilité sociale des entreprises a aussi trait à l’intégration des entreprises dans leur milieu local, que ce soit au niveau national ou international. Les entreprises apportent leur contribution à la communauté, locale notamment, en fournissant des emplois, des salaires et prestations ainsi que des recettes fiscales.

Inversement, les entreprises dépendent de la bonne santé, de la stabilité et de la prospérité des communautés qui les accueillent. À titre d’exemple, elles recrutent la majorité de leurs salariés sur le marché local du travail et ont donc un intérêt direct à ce que les qualifications dont elles ont besoin soient disponibles localement.

En outre, les PME trouvent également la plupart de leurs clients dans leur environnement immédiat. La réputation d’une entreprise sur son site, son image en tant non seulement qu’employeur et producteur, mais aussi acteur de la vie locale, influent certainement sur sa compétitivité.

De nombreuses entreprises s’engagent dans la vie locale, en particulier en proposant des formations professionnelles supplémentaires, en soutenant les associations de protection de l’environnement à but non lucratif, en recrutant parmi les exclus, en fournissant à leurs salariés des structures de garde d’enfants, en nouant des partenariats locaux, en parrainant des manifestations sportives ou culturelles locales ou en faisant des dons à des œuvres charitables.

B. Partenaires commerciaux, fournisseurs et consommateurs

En travaillant en étroite collaboration avec leurs partenaires commerciaux, les entreprises peuvent réduire la complexité et le coût de leurs opérations tout en augmentant la qualité.

La sélection des fournisseurs ne passe pas toujours exclusivement par une procédure concurrentielle d’appels d’offre. Les relations avec les partenaires au sein d’alliances et d’entreprises communes ou avec les franchisés sont également importantes.

À long terme, les relations tissées peuvent se traduire par des prix, des clauses et des attentes équitables, ainsi que par une garantie de qualité et une prestation fiable. Néanmoins, lorsqu’elles adoptent des pratiques responsables dans les domaines social et environnemental, les entreprises doivent veiller à respecter les dispositions pertinentes du droit communautaire et national de la concurrence.

Les grandes entreprises ont en même temps des relations commerciales avec de petites sociétés, que ce soit parmi leurs clients, fournisseurs, sous-traitants ou concurrents.

Les entreprises devraient être conscientes que leurs performances sociales peuvent pâtir des pratiques de leurs partenaires et fournisseurs tout au long de la chaîne de production.

Les retombées des mesures de responsabilité sociale d’une entreprise ne seront pas limitées à cette dernière, mais toucheront également ses partenaires économiques. Tel est, en particulier, le cas des grandes entreprises qui ont externalisé une partie de leur production ou de leurs services et peuvent donc avoir assumé une responsabilité sociale supplémentaire, vis-à-vis de leurs fournisseurs et du personnel de ces derniers; en outre, il ne faut pas oublier que, parfois, la santé économique des fournisseurs dépend principalement ou entièrement d’une seule grande entreprise.

Dans le cadre de leur responsabilité sociale, les entreprises sont censées fournir, avec efficacité et dans le respect de critères éthiques et écologiques, des produits et des services dont les consommateurs ont besoin et désirent.

Des profits plus importants sont attendus des entreprises qui nouent des relations durables avec leurs clients en concentrant l’ensemble de leur organisation sur la compréhension des besoins et des attentes de ces derniers et en leur fournissant une qualité, une sécurité, une fiabilité et un service supérieurs.

L’application du principe d’une conception pour tous (à savoir l’élaboration de produits et de services utilisables par le plus grand nombre, y compris par les consommateurs handicapés) constitue l’une des illustrations majeures de la responsabilité sociale des entreprises.

C. Droits de l’homme

L’une des dimensions de la responsabilité sociale des entreprises est fortement liée aux droits de l’homme, notamment en ce qui concerne leurs activités internationales et leurs chaînes de production à l’échelle de la planète.

Cet aspect est reconnu dans des instruments internationaux, tels que la déclaration de l’OIT relative aux principes et droits fondamentaux au travail et les principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales.

Le thème des droits de l’homme est extrêmement complexe et pose des problèmes d’ordre politique, juridique et moral.

Sous la pression croissante des ONG et des groupes de consommateurs, les entreprises et les secteurs d’activité se dotent de plus en plus de codes de conduite traitant des conditions de travail, des droits de l’homme et de la protection de l’environnement, notamment à l’intention de leurs sous-traitants ou fournisseurs.

Elles obéissent en cela à diverses raisons, notamment la volonté d’améliorer leur image et de limiter les risques d’une réaction négative des consommateurs.

Cependant, les codes de conduite ne doivent pas se substituer à la législation et aux dispositions contraignantes nationales, et internationales: les dispositions à caractère obligatoire garantissent des normes minimales qui s’imposent à tous, tandis que les codes de conduite et toutes les autres initiatives de nature volontaire ne peuvent que les compléter et promouvoir des règles plus strictes pour ceux qui y souscrivent.

D. Préoccupations environnementales à l’échelle planétaire

Étant donné qu’un grand nombre de leurs problèmes écologiques ont des répercussions transfrontalières et qu’elles consomment des ressources venant du monde entier, les entreprises sont aussi des acteurs de l’environnement à l’échelon planétaire. Elles peuvent donc chercher à assumer leur responsabilité sociale au niveau national, mais aussi international.

Le débat sur le rôle des entreprises dans la poursuite d’un développement durable gagne en importance sur la scène mondiale. Le secrétariat général des Nations unies a lancé l’initiative «Global compact», dont le but est d’associer les entreprises à l’amélioration des performances sociales et environnementales à l’échelon planétaire.

Les lignes directrices de l’OCDE pour les entreprises multinationales promeuvent également le développement durable. La communication de la Commission intitulée «Rio — dix ans après: préparation du sommet mondial sur le développement durable»] contient de plus amples informations sur la contribution potentielle des entreprises au développement durable mondial.

La RSE outil de compétitivité des entreprises

Le développement exponentiel de l’investissement socialement responsable démontre l’intérêt grandissant des investisseurs pour les entreprises responsables.

A cet égard, les performances extra-financières des entreprises deviennent un argument de compétitivité pour attirer vers elles les financements. Cette compétitivité qualitative s’étend peu à peu au niveau des clients, des jeunes diplômés en quête de sens et des acheteurs publics.

La crise multi facettes que nous traversons implique un nouveau modèle de développement et sa mise en œuvre. Ce modèle de développement durable doit concerner l’ensemble des acteurs, en particulier les grandes entreprises multinationales.

Ce nouveau modèle ne peut se fonder sur le néolibéralisme qui a montré son incapacité à assurer une croissance durable, s’est révélé destructeur de l’environnement et a rendu la mondialisation synonyme de chômage, de hausse des inégalités internationales mais aussi européennes et nationales et de déséquilibres croissants.

La RSE offre précisément un cadre et des outils puissants permettant de renforcer le lien entre les entreprises et la société, dans la mesure où il tend à combiner efficacité économique, justice et respect social, et respect de l’environnement.

  • Efficacité économique : il est clair que le concept de RSE ne nie pas la nécessité du profit mais il introduit le long terme et le conditionne au respect des hommes et de l’environnement.
  • Respect des Hommes : en reprenant, par exemple, les principes de l’OIT, la RSE n’est nullement conciliable avec le travail des enfants dans les pays en voie de développement, les obstacles au droit de se syndiquer, etc.
  • Respect de l’environnement et de la santé : la RSE signifie un modèle de production sobre et efficace en termes énergétique et d’émissions polluantes et prévoit les mécanismes incitatifs et répressifs pour diminuer les émissions de CO₂ ou encore valoriser les déchets, par exemple.

Pour être efficace, la RSE implique une trilogie pression, implication, contrôle

Pression des pouvoirs publics, de la société civile (syndicats, association de consommateurs, ONG) par un ensemble de mesures contraignantes et/ou incitatives encourageant les entreprises dans leurs pratiques RSE.

Implication des entreprises elles-mêmes par des engagements clairs et une planification à long terme de la mise en œuvre de ces engagements, ce qui implique une remise en cause d’un profit uniquement axé sur le court terme.

Contrôle et évaluation : L’un des préalables à la mise en œuvre de la RSE est celui de la conception d’outils d’évaluation des pratiques RSE reconnus par tous et donnant lieu à une normalisation et à des systèmes d’évaluation et de classement des entreprises en fonction de
leur performances sociales, environnementales et de gouvernance (communément désignées « performances ESG »).

Les obstacles au développement de la RSE

Bien que la RSE soit apparue depuis plus d’un demi-siècle, que nombre d’entreprises (surtout multinationales) en font un axe fort de communication et de stratégie et que certaines organisations syndicales disposent d’une solide expertise en la matière, rares sont les écrits à gauche faisant allusion à cet outil et à ses potentialités.

Plusieurs raisons peuvent expliquer cette attitude :

L’origine religieuse et paternaliste de la « Corporate Responsibility » peut expliquer une certaine suspicion dans un pays de tradition laïque où l’image de l’entreprise est d’avantage marquée par le conflit que par le partenariat. En outre, le climat du dialogue social entraîne une méfiance à l’égard de tout ce qui vient des syndicats.

Les lois Auroux (1982) qui contenaient potentiellement des avancées sur la prise en compte du point de vue de l’une des parties prenantes, les salariés et leurs représentants, ont été progressivement vidées de leur contenu, accroissant le climat de méfiance sur une participation possible des salariés aux décisions de l’entreprise.

Pour beaucoup, la RSE est un moyen de justifier ou de masquer les méfaits du capitalisme, de se « verdir » à bon compte en invoquant la protection de l’environnement, les codes de bonne conduite ou l’éthique d’entreprise. Dans ce cas, la RSE serait avant tout un outil de communication, et on comprend bien alors qu’il n’y aurait pas d’intérêt à la développer.

Du côté des entreprises, la mise en place de stratégies RSE est synonyme d’investissements à long terme qui peuvent mettre en cause la rentabilité capitalistique à court terme. Les entreprises seront d’autant moins enclines à pratiquer la RSE que la plupart des dispositifs que celle-ci comporte ne sont pas contraignants.

Certains arguent qu’en période de crise, comme celle que nous traversons, l’impératif de survivre rend bien secondaire toute velléité de mise en place de la RSE. Des études récentes ont montré qu’il n’en est rien et qu’au contraire, nombre d’entreprises considèrent la RSE comme un facteur d’innovation et de moindre gaspillage.

Le caractère transnational des entreprises peut apparaître comme une limite au déploiement de la RSE. En effet, si nombre de pays européens ont mis en place des règles de droit tant sur le plan social qu’environnemental, beaucoup de pays émergents font du moins disant social et environnemental un facteur de compétitivité (déloyale).

Toutefois, certaines entreprises considèrent d’ores et déjà la RSE comme un outil de dépassement des différences de législation et comme un avantage compétitif pour le « mieux faisant ».

Enfin, il convient de ne pas sous-estimer la simple méconnaissance par une partie de l’opinion publique, voire des responsables politiques, de cet instrument et des possibilités qu’il offre dans le cadre d’un nouveau modèle de développement

Conclusion

Au terme de ce devoir, nous pouvant dire que la première fonction de l’entreprise est bien de produire la richesse. Mais le rôle de l’entreprise dans les sociétés développées est devenu tellement important que de nouvelles responsabilités sont apparues.

La société attend des entreprises quelles offrent des emplois, protègent l’environnement et participent au développement des plus pauvres. Ainsi, pour être pleinement acceptée par la société, l’entreprise doit répondre a l’intérêt général en acceptant une responsabilité sur le
plan interne par le respect de son personnel mais aussi au niveau externe par le respect de l’environnement local et social.

La volonté d’adopter une aptitude citoyenne apparait donc maintenant comme une nécessité mais on peut se demander si cela s’avère accessible a toutes les entreprises, et notamment les petites et moyennes entreprises ayant de faibles budgets de communication

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