Avant de procéder à une définition de l’audit, il convient d’en retracer en quelques mots son évolution.
Table de matières
Evolution de l’Audit
Aspects Historiques d’audit
Au début du moyen âge, les sumériens ont ressentis une nécessité de contrôle de la comptabilité des agents.
Ce système de contrôle par recoupement consiste à comparer une information qui est parvenue de deux sources d’enregistrements indépendantes. Mais le mot « audit » ne s’est apparu que sous l’empire romain et plus spécifiquement dés le 3ème siècle avant Jésus Christ, où il était d’un sens plus large.
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Etymologiquement, le terme « audit » d’origine latine « auditus » signifie audition. Des questeurs, qui étaient des fonctionnaires du Trésor, sont chargés de cette mission. Ils étaient tenus de rendre compte oralement devant une assemblée composée « d’auditeurs » qui approuvait par la suite les comptes.
Ultérieurement, ce contrôle s’est développé suite aux efforts des anglais. De même ses objectifs, qui se sont axés principalement à la détection de fraude, progressivement vers la recherche d’erreurs puis à la publication d’opinion sur la validité des états financiers, enfin sur leurs régularité et sincérité.
Ce n’est qu’en XIXème siècle que les législateurs ont institués le contrôle des sociétés par des agents externes en raison du :
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- Développement de l’industrie, le commerce, les banques, les assurances…
- La charge qui pèse sur l’auditeur reconnu en tant que garant des détenteurs de capitaux à l’égard des abus des gestionnaires.
Dés le début du XXème siècle et avec la crise de 1929 due à une mauvaise divulgation de l’information fiable, un accroissement des besoins du monde des affaires en audit s’est accru.
Aux Etats Unis, et suite à cette crise, les sociétés cotées sont obligées de pratiquer l’audit par des membres de l’AICPA.
Tant au niveau national qu’international, la révision comptable, devenue audit, fait l’objet de
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travaux constants qui débouchés essentiellement sur les normes internationales d’audit : les ISA.
De nos jours l’audit est une discipline transversale au centre des préoccupations des managers.
En ce sens, et face à une variété des besoins, l’audit s’élargissait à d’autres domaines qui se sont révélés nécessaires avec l’évolution et la généralisation de nouveaux moyens de traitements de l’information.
Le Progrès de la Notion d’Audit
L’audit s’est limité autour de l’audit comptable du commissariat aux comptes avec pour objectif la certification des états financiers.
Mais, il s’est apparu rapidement que les missions d’audit peuvent être utiles à plusieurs utilisateurs des états financiers ; d’où le besoin à un recours à l’audit contractuel et à l’audit interne se fît ressentir.
L’intervention de l’auditeur pour contrôler les états financiers peut être imposée par la loi, c’est la forme la plus traditionnelle de l’audit qui est pratiquée par le commissaire aux comptes et qu’on la nomme « l’audit légal » ou « révision légale des comptes ».
Mais le contrôle de l’information peut être demandé par un tiers intéressé ou un membre de l’entreprise, et dans ce cas la relation entre le prescripteur et l’auditeur devient contractuelle ou conventionnelle. Tel est le cas d’un dirigeant qui souhaite connaître la qualité des états financiers produits par son entreprise, ou un futur actionnaire qui demande un audit comptable de l’entreprise avant d’acheter des actions ou des parts sociales.
Le caractère contractuel conféré ainsi à la mission d’audit en étend considérablement le domaine initial, et modifie le cadre des relations entre auditeur et prescripteur, ou auditeur et audité.
D’autre part, l’importance du volume d’informations comptables et financières fait augmenter le risque d’erreurs et d’omissions, et par conséquent un coût élevé d’un contrôle approfondi externe. D’où les entreprises ont progressivement mis en place des services internes, chargés d’effectuer des missions de contrôle comparables à celles qu’effectuent les auditeurs comptables externes.
« L’audit interne est la révision périodique des instruments dont dispose une entreprise pour contrôler et gérer une entreprise ».
Avec le développement de l’audit interne, les entreprises perçurent l’intérêt que présenterait pour elles l’expression d’une opinion sur des informations autres que l’information comptable et financière. Chaque fonction de l’entreprisse, chaque type d’opérations et à la limite chaque information devient ainsi un objet potentiel d’audit. Citons par exemple, l’audit social, l’audit des achats, l’audit de la production, l’audit informatique, etc.
Cependant, les travaux dans les différents domaines d’audit sont très inégalement avancés.
Certains recouvrent déjà une réalité pratique, comme l’audit social ; d’autres en revanche font figure de possibles développements.
En d’autres termes, le concept d’audit connaît aujourd’hui une grande fortune même si, globalement, la réflexion sur les extensions possibles de l’audit avance plus rapidement que les travaux en vue de la mise en œuvre de ces missions.
En matière d’audit comptable, les critères utilisés sont bien connus. L’opinion de l’auditeur doit être exprimée en termes de régularité et de sincérité des états financiers. Dans une perspective d’utilisation de l’audit à des fins de gestion, le critère « d’efficacité » fût récemment mis en évidence.
Définitions d’audit
Plusieurs définitions ont été proposées pour cerner au mieux une aussi vague notion. Nous allons nous contenter dans le cadre de notre travail de citer un ensemble de définitions les plus manifestes présentées par des praticiens en la matière.
Selon C.H. Gary, l’audit est « un examen critique des informations fournies par l’entreprise ».
Cette définition qui s’avère restrictive et simpliste présente l’audit comme étant un diagnostic d’un ensemble de données fournies par l’entreprise, ce qui nous laissera s’interroger sur les autres informations non fournies.
Ultérieurement, l’ATH énonce ce qui suit : « l’audit est l’examen d’information en vue d’exprimer sur cette information une opinion responsable et indépendante par référence à un critère de qualité, cette opinion doit accroître l’utilité de l’information ».
D’après ce qui précède, l’audit est une appréciation d’un ensemble d’informations basée sur un critère de qualité qui est de nature à y accroître son utilité.
Une autre définition proposée par l’Encyclopédie Universalisa se présente ainsi: « l’audit est un travail d’investigation permettant d’évaluer les procédures comptables, administratives ou autres en vigueur dans une entreprise afin de garantir à un ou plusieurs groupes concernés, dirigeants, actionnaires, représentants du personnel, tiers (banques organismes publics) la régularité et la sincérité des informations mises à leur disposition et relatives à la marche del’entreprise ».
Par conséquent, on constate que l’audit peut jauger différentes procédures dans une entreprise et ce en vue d’affirmer aux personnes intéressées la régularité et la sincérité de telles informations qui leurs ont été produites.
De son coté, Mr J.P. Ravalec expose la définition suivante : « il met en évidence et mesure les principaux problèmes de l’entreprise ou de l’organisation à évaluer, il en évalue l’importance sous forme de coûts financiers ou d’écarts par rapport à des normes, en apprécie les risques qui en découlent, diagnostique les causes, exprime des recommandations acceptables en termes de coûts et de faisabilité pour améliorer le fonctionnement ».
Audit et Notions Voisines
Audit et Contrôle
Le terme contrôle est fréquemment associé à celui d’audit. La différence entre les deux notions peut s’expliquer par référence à la théorie des ensembles puisque la mise en œuvre de l’audit implique de procéder à différents contrôles.
L’audit englobe ainsi l’ensemble des procédures et techniques de contrôle constituant l’examen approfondi par un professionnel et reposant sur une méthodologie.
Le contrôle se présente donc comme un outil d’audit. Néanmoins, ce dernier comprend une opinion qui est le résultat des contrôles.
Audit et Conseil
La distinction entre audit et conseil ne peut s’opérer que par une analyse préalable caractère de la mission qui est dévolue à l’auditeur, et du lien entre auditeur et audité ;
Si la mission est d’origine légale, telle que celle du CAC, l’audit ne peut pas en principe déboucher sur le conseil.
Le CAC ne peut en aucun cas devenir un conseiller permanent, ni recevoir des honoraires spécifiques pour ses avis et conseils.
Si en revanche le lien entre auditeur et audité est contractuel, l’audit peut déboucher sur le conseil.
Toute fois, l’audit ne peut pas être assimilé au conseil du fait que ce dernier n’est qu’un complément facultatif d’un travail préalable d’audit et dont l’aboutissement réside dans l’expression d’une opinion.
Audit et Révision
La divergence entre audit et révision impose de revenir au domaine d’application le plus répandu de l’audit et de la comptabilité pour s’en rendre compte que la révision comptable est l’appellation ancienne de l’audit comptable.
M. Raffegeau indiquait à propos de cette question que le terme « révision des comptes » est trop souvent perçu « comme une pratique à objet restreint dépourvue des aspects flatteurs de l’audit mais que les décalages techniques s’estompent et qu’il convient d’utiliser de manière équivalente les termes de »réviseur », de »contrôleur des comptes » ou d »’auditeur » ».
Certes que même si l’audit est largement synonyme de révision comptable, il se détache commodément du contexte comptable auquel la révision reste d’avantage lié.