L’élasticité de l’offre

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En analysant la courbe d’offre, nous avons remarqué que les vendeurs désirent offrir davantage d’un bien lorsque le prix de ce dernier augmente. Afin de passer d’une approche qualitative à une approche quantitative, nous aurons recours au concept d’élasticité de l’offre.

Définition d’élasticité-prix de l’offre

L’élasticité-prix de l’offre mesure de la sensibilité de la quantité offerte d’un bien aux variations du prix de ce bien ; c’est le pourcentage de variation de la quantité offerte divisé par le pourcentage de variation du prix.

L’élasticité-prix de l’offre et ses déterminants

Selon la loi de l’offre, une hausse des prix provoque une augmentation de la quantité offerte. L’élasticité-prix de l’offre mesure la sensibilité de la quantité offerte d’un bien aux variations du prix de ce bien. L’offre d’un bien est dite élastique si la quantité offerte réagit fortement aux variations du prix. L’offre est dite inélastique si la quantité offerte réagit très peu aux variations du prix.

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L’élasticité-prix de l’offre dépend de la capacité des vendeurs à modifier la quantité offerte du bien. À titre d’exemple, l’offre des terrains en bord de mer est inélastique en raison de l’impossibilité d’en offrir davantage.

En revanche, les produits manufacturés, comme les livres, les voitures et les téléviseurs, se caractérisent par une offre plus élastique, car il suft aux fabricants d’augmenter la production de leurs usines en cas d’augmentation des prix.

Sur la plupart des marchés, le temps constitue un élément déterminant de l’élasticité-prix de l’offre. L’offre est habituellement plus élastique à long terme.

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À court terme, les entreprises ne sont pas en mesure de modifier la taille de leurs usines pour réduire ou augmenter leur production. Par conséquent, à court terme, la quantité offerte n’est guère sensible au prix.

En revanche, à plus long terme, les entreprises peuvent modifier leur capacité de production en construisant de nouvelles usines ou en fermant d’autres installations plus anciennes.

De plus, de nouvelles firmes peuvent entrer sur le marché. Par conséquent, la quantité offerte réagit davantage aux variations de prix ; elle est donc plus élastique à long terme.

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Le calcul de l’élasticité-prix de l’offre

Maintenant que nous avons une idée de ce qu’est l’élasticité-prix de l’offre, soyons un peu plus précis. Les économistes calculent l’élasticité-prix de l’offre en divisant le pourcentage de variation de la quantité offerte par le pourcentage de variation du prix, c’est-à-dire :

EP = Pourcentage de variation de la quantité offerte / Pourcentage de variation du prix

Prenons comme exemple une augmentation faisant passer le prix du lait de 1,90 $ à 2,10 $ le litre, ce qui incite les éleveurs à augmenter leur production mensuelle de 9 000 à 11 000 litres. Grâce à la méthode du point milieu, nous sommes en mesure de calculer le pourcentage de variation du prix :

Pourcentage de variation du prix = [(2,10 $ − 1,90 $) / 2,00] × 100 = 10 %

De la même façon, nous calculons le pourcentage de variation de la quantité offerte.

Pourcentage de variation de la quantité offerte = [(11 000 − 9 000) / 10 000] × 100 = 20 %

Dans cet exemple, l’élasticité-prix de l’offre est égale à :

Élasticité-prix de l’offre = 20 %/ 10 % = 2

Une élasticité de 2 signifie que la quantité offerte réagit proportionnellement deux fois plus que le prix.

La diversité des courbes d’offre

Puisque l’élasticité-prix de l’offre mesure la sensibilité de la quantité offerte aux variations du prix, elle se refète dans l’allure de la courbe d’offre. La figure 1 ci-dessous illustre cinq cas.

Dans le cas extrême d’une élasticité nulle, l’offre est parfaitement inélastique et la courbe d’offre est verticale (graphique a). Dans ce cas, la quantité offerte est toujours la même, quel que soit le prix. L’augmentation de l’élasticité aplatit la courbe d’offre, ce qui indique que la quantité offerte réagit de plus en plus aux variations de prix (graphiques b, c et d). À l’autre extrême, l’offre est parfaitement élastique. Cela se produit lorsque l’élasticité-prix de l’offre tend vers l’infini et que la courbe d’offre est horizontale (graphique e), ce qui indique que de légères modifications de prix entraînent d’énormes variations de la quantité offerte.

L’élasticité de l’offre
FIGURE 1 L’élasticité-prix de l’offre

Remarquez que tous les pourcentages de variation ont été calculés selon la méthode du point milieu.

Sur certains marchés, l’élasticité de l’offre n’est pas constante et varie le long de la courbe d’offre. La figure 2 ci-dessous illustre le cas spécifique d’un secteur d’activité où la capacité de production des entreprises est limitée.

Tant que la quantité offerte demeure faible, l’élasticité-prix de l’offre reste élevée, ce qui signifie que les firmes réagissent fortement aux variations de prix.

Dans cette section de la courbe, une partie de la capacité de production est inutilisée, les usines et les équipements ne tournant pas à plein régime durant toute la journée.

Une légère augmentation des prix rentabilise l’utilisation de cette capacité excédentaire. Or, au fur et à mesure que la production augmente, les firmes en arrivent à utiliser leur pleine capacité de production, mais une fois ce point atteint, toute augmentation de la production nécessite la construction de nouvelles usines.

Cependant, avant que les firmes se lancent dans de tels investissements, les prix devront augmenter substantiellement. L’offre deviendra alors moins élastique.

La figure 2 illustre ce phénomène. Quand le prix passe de 3 $ à 4 $ (une augmentation de 29 %, d’après la méthode du point milieu), la quantité offerte passe de 100 à 200 unités (une augmentation de 67 %). La quantité offerte varie proportionnellement plus que le prix et l’élasticité de l’ofre est supérieure à 1.

En revanche, lorsque le prix passe de 12 $ à 15 $ (une augmentation de 22 %), la quantité oferte ne passe que de 500 à 525 unités (une augmentation de 5 %).

Dans ce cas, la quantité offerte augmente proportionnellement moins que le prix et l’élasticité est inférieure à 1

Les variations de l’élasticité-prix
FIGURE 2 Les variations de l’élasticité-prix de l’offre

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