Le financement externe de l’économie ( la finance directe et la finance indirecte) suppose une dissociation entre l’épargnant et l’investisseur. Il met en relation des agents à capacité de financement (agents excédentaires) et des agents à besoin de financement.
Les agents à capacité de financement disposent d’un solde positif entre les ressources et les emplois. Généralement, ce sont les ménages
qui disposent d’une capacité et d’un excédent de financement.
Actuellement, on considère aussi les investisseurs institutionnels, les assurances, les mutuelles, les SICAV, les fonds souverains et les fonds de pension (les caisses de retraite) comme des agents à capacité de financement.
A l’inverse, le besoin de financement représente un solde négatif entre les ressources et les emplois, ce qui nécessite la recherche de fonds. Le besoin et le manque de financement sont associés aux entreprises privées et publiques et à l’Etat.
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On distingue la finance directe et la finance indirecte :
Table de matières
La finance externe directe
Le financement direct (désintermédié) ou les techniques de distribution correspondent à une confrontation de l’ensemble de l’offre et de la demande de capitaux, des titres de créances, des obligations et des placements à long terme.
Ainsi, l’apporteur de fonds est en relation directe avec l’emprunteur final grâce aux mécanismes de marché et à l’échange de titres. Ce qui signifie que les unités à déficit empruntent directement auprès des unités à excédent en leur vendant des actifs financiers en contrepartie de la monnaie (épargne accumulée).
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Le financement direct est une priorité pour les néoclassiques. Pour les néoclassiques, l’épargne est une renonciation à la consommation (C) immédiate et donc une consommation différée dans le temps.
L’agent économique une fois recevoir son revenu, il doit d’abord, consulter le niveau des taux d’intérêt, si ce dernier est intéressant, il va réduire sa consommation pour augmenter la partie allouée à l’épargne qui sera placée pour réaliser des gains supplémentaires, améliorant ainsi, son revenu (est ainsi de suite).
Revenu –> taux d’intérêt–> consommation (taux d’intérêt faible) ou épargne (taux d’intérêt convenable).
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Sur les marchés financiers, l’orientation des capitaux se fait par l’intermédiaire du mécanisme des prix, qui permet de valoriser les opportunités d’investissement que les émetteurs (agents déficitaires) de titres cherchent à financer, tout en tenant compte du risque qu’elles comportent.
Les prix, en tant qu’instrument de coordination des comportements, sont donc essentiels, comme dans tous les autres secteurs de l’économie, car ce sont eux qui assurent l’efficacité des choix économiques (les cinq fonctions de Levine 2005 et plus précisément la quatrième fonction portante sur : la Production d’information sur les investissements envisageables et l’accumulation du capital).
Il est de ce fait très important que ces prix reflètent la « vraie valeur » de chaque actif, ce que les financiers appellent la « valeur fondamentale ».
La fiabilité des décisions de financement est mesurée par le niveau d’efficience du système financier (quatrième et cinquième fonction avancée par Levine)
Les marchés financiers doivent éviter des crises financières qui causent une rupture profonde de leur fonctionnement. Ces crises, le résultat de l’intensification de financiers et ce faisant améliorer l’efficacité économique.
Les banques sont devenues des intermédiaires importants entre les ménages ou les entreprises et les marchés en offrant un meilleur accès à l’information et gestion des risques.
l’antisélection (appelée aussi sélection adverse) et du risque moral, empêchent l’allocation des fonds aux projets productifs et entraînent une contraction de l’activité économique.
L’économie de marché financier est une économie où domine le financement externe Or, on considère aussi d’autres critères pour distinguer l’économie de marché financier de l’économie d’endettement : le critère de la modalité de fixation du taux d’intérêt et le critère du sens de causalité entre la base monétaire et la masse monétaire.
Exemple de financement externe direct : une société émet des nouvelles actions pour se financer, les ménages achètent ces actions sur les marchés financiers, c’est la rencontre d’un besoin de financement d’une société et d’une capacité de financement des ménages.
La finance externe indirecte
Le financement indirect ou les techniques d’intermédiation font appel à des institutions financières qui demandent des actifs financiers (primaires) aux prêteurs ultimes et fournissent des actifs indirects (secondaires) aux emprunteurs ultimes.
Dans le cadre de la finance indirecte, les agents à besoin de financement obtiennent des fonds en s’adressant à des intermédiaires financiers qui ont collecté des fonds auprès des agents à capacités de financement, d’une part, et qui peuvent créer de la
monnaie, d’autre part.
L’intermédiation financière est l’interposition d’une institution financière entre un agent à capacité de financement et un agent à besoin de financement. Ils mobilisent ainsi l’épargne et la transforme en source de financement.
Le profit de la banque traditionnelle provient de la différence entre d’une part les intérêts reçus des emprunteurs et d’autre part les intérêts payés aux prêteurs et les frais de gestion.
Exemple de financement externe indirect : une entreprise préfère s’adresser à une banque commerciale pour obtenir un financement que de faire entrer de nouveaux associés dans son capital.
L’intermédiation exige la confiance, la liquidité, et la solvabilité. Selon les keynésiens, les banques occupent une place prépondérante. Leur octroi de crédits va permettre à l’activité économique de se développer plus précisément, en améliorant le stock des ressources financière par la création de nouvelles quantités de monnaie (un des avantages du financement indirect par rapport au financement par les marchés est de rendre possible, ou de faciliter, le financement indispensable des petites et moyennes entreprises et des ménages).
Pour les Keynésiens, l’épargne est un résidu dépendant de l’importance du revenu.
Revenu –> Consommation –> Taux d’intérêt –> thésaurisation ou épargne).
L’intermédiation implique une transformation des actifs et une prise du risque. La banque supporte des risques sur l’emprunteur final et s’adapte à ses besoins par une transformation des échéances (CT vers le LT) et génère la liquidité. Les fonds des épargnants se caractérisent par des petits montants, des risques faibles et une liquidité.
Or, les financements demandés par les emprunteurs se caractérisent par de gros montants, des risques élevés et de longues échéances. Ainsi, la transformation permet d’accommoder les besoins des unités en surplus et celles en déficit.
De manière générale, les fonctions principales des intermédiaires financiers sont la réduction des coûts de transaction, le partage des risques via la diversification et la réduction des problèmes liés à l’asymétrie d’information en l’occurrence les problèmes d’antisélection et le risque moral.
Par ailleurs, les fonctions assurées par les intermédiaires sont diverses : les fonctions de courtage (la mise en contact entre unités en surplus et unités en déficit sans que l’institution financière prenne elle-même position), les services de paiement, …
L’économie d’endettement « overdraft economy » selon J. Hicks est une économie où domine le financement externe indirecte.
Conclusion
En fin de compte, un financement externe bien géré peut aider l’économie à prospérer et à réaliser leur potentiel de croissance.