Le système d’amortissement le plus connu est celui de l’amortissement constant ou linéaire, dans lequel l’annuité d’amortissement est constante car calculée sur la valeur d’entrée de l’immobilisation. Or il existe d’autres systèmes d’amortissement à savoir :
- L’amortissement dégressif
- L’amortissement accéléré
- L’amortissement exceptionnel des immobilisations
Table de matières
L’amortissement dégressif : calcul et comptabilisation
L’amortissement dégressif a été introduit pour la 1ère fois au Maroc par la loi de finances 1994 Il est applicable, sur option irrévocable, aux biens d’équipement acquis à compter du 1er janvier 1994, à l’exclusion des immeubles et des véhicules de transport des personnes.
Calcul d’amortissement dégressif
– Le calcul de l’annuité d’amortissement s’effectue en appliquant le taux d’amortissement dégressif à la valeur nette d’amortissement (VNA). De ce fait, les amortissements successifs sont décroissants.
– Le taux d’amortissement dégressif est obtenu en multipliant le taux d’amortissement linéaire par un coefficient de :
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- 1,5 si la durée d’amortissement est 3 ou 4 ans
- 2 si la durée d’amortissement est 5 ou 6 ans
- 3 si la durée d’amortissement est supérieure à 6 ans.
Annuité dégressive = VNA x t x c
Exemple 1 : une machine a été achetée à 100 000 le 1er janvier 2000. Durée d’amortissement 5 ans.
Etablissons son plan d’amortissement.
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Taux dégressif = 20 % x 2 = 40 %.
plan d’amortissement
Années Base
d’amortissementTaux
en %Annuité Amortissement cumulé 2000 100000 40 40000 40000 2001 60000 40 24000 64000 2002 36000 40 14400 78400 2003 21600 50 10800 89200 2004 21600 50 10800 100000
Si on applique un taux dégressif pour les deux dernières années, la dernière annuité sera supérieure à la précédente. Ce qui est contraire au principe de l’amortissement dégressif.
On remarque en outre, que pour l’année 2003 l’annuité constante = 21600 /2 = 10800, donc supérieure à l’annuité dégressive (8640). De là, on retient l’annuité constante, calculée toujours su la même base (21600).
Conclusion : Lorsque, au début d’un exercice :
L’annuité constante > annuité dégressive, on retient l’annuité constante
Avec : annuité constante = VNA / nombre d’années restant à courir
Le même raisonnement peut être fait en considérant les taux d’amortissement. En effet :
Pour l’année 2003 taux constant = 100/ 2 = 50 % > taux dégressif (40 %)
On retient donc le taux constant. Ce qui n’est pas le cas pour 2002 :
Taux constant = 100/ 3 = 33,33 < 40.
Exemple 2 : soit une machine acquise le 1/10/2000. VE = 1600. Durée d’amortissement 5 ans.
Etablissons son plan d’amortissement : Taux dégressif = 40 %
Plan d’amortissement
Années Base d’amortissement Taux en % Annuité Amortissement cumulé 2000 (3 mois) 16000 40 1600 6400 2001 14400 40 5760 7360 2002 8640 40 3456 10816 2003 5184 40 2073,60 12889,60 2004 3110,40 57,14 1777,28 14666,88 2005 (9 mois) 3110,40 57,14 1333,14 16000
N.B : Ce mode de calcul de l’amortissement dégressif est conforme à la loi fiscale marocaine (Circulaire des impôts).
Années Taux constant 2000 (3 mois) 100/5 =20 2001 100 / 4,75 = 21,05 2002 100/3,75 = 26,66 2003 100/2,75 = 36,36 2004 100/1,75 = 57,14 > taux dégressif 40 2005 (9 mois)
Comptabilisation d’amortissement dégressif
Deux options :
1ère option : On considère que l’amortissement dégressif correspond à la dépréciation réelle (amortissement économique), option de la plupart des petites et moyennes entreprises, les mêmes écritures sont passées que pour l’amortissement constant.
2ème option : On considère que l’amortissement dégressif ne correspond pas à la dépréciation réelle, mais traduit seulement un avantage fiscal. Dans ce cas, l’excédent de l’amortissement dégressif sur l’amortissement constant constitue un amortissement dérogatoire, inscrit au passif du bilan sous forme de provisions réglementées. Seul l’amortissement économique est inscrit dans l’actif soustractif, ce qui permet de conserver la signification économique du résultat.
Reprenons l’exemple précédent et calculons l’amortissement dérogatoire :
Années Annuité dégressive Annuité constante Différence(amortissement dérogatoire) 2000 (3 mois) 1600 800 800,00 2001 5760 3200 2560,00 2002 3456 3200 256,00 2003 2073,60 3200 -1126,40 2004 1777,28 3200 -1422,72 2005 (9 mois) 1333,12 2400 -1066,88 Total 16000 16000 0
écriture comptable
L’amortissement accéléré
L’amortissement accéléré est un amortissement supérieur à la dépréciation normale des immobilisations (amortissement économique), autorisé parfois par l’administration fiscale dans le cadre des codes des investissements.
Dans ce cas, l’excédent de l’amortissement accéléré sur l’amortissement économique constitue un amortissement dérogatoire. Cet amortissement est regroupé avec les provisions réglementées au passif du bilan.
Exemple : Soit un matériel amortissable sur 6 ans. En vertu du code des investissements industriels, une entreprise a le droit de l’amortir sur la moitié de sa durée d’utilisation.
VE = 36000, acquis le 1/1/98.
Plan d’amortissement
Année Amortis. économique Amortis. fiscal Amortis. dérogatoire 00 6000 12000 6000 01 6000 12000 6000 02 6000 12000 6000 03 6000 – – 6000 04 6000 – – 6000 05 6000 – – 6000
écriture comptable
Mêmes écritures en 2003, 2004 et 2005
Extrait du bilan au 31/12/01
Actif Brut Am etprov Net Passif Montant ITMO 36000 12000 24000 Prov
réglementées 12000
A la fin de la 3ème année, l’amortissement économique est entièrement comptabilisé, mais économiquement le matériel est amorti uniquement pour 18000. Pour continuer l’amortissement économique, on reprend les amortissements dérogatoires. De ce fait, les écritures n’ont aucune incidence sur le résultat à partir de la 3ème année.
L’amortissement exceptionnel des immobilisations
Compte 6591 : Dotations aux amortissements exceptionnels des immobilisations (en non-valeurs, incorporelles ou corporelles)
Ce compte peut être utilisé dans les cas suivants :
- Sur utilisation du matériel entraînant un vieillissement rapide des équipements
- Matériel devenu inutilisable ou invendable
- Matériel devenu obsolète
- Echec d’un projet en recherche développement
N.B : L’amortissement exceptionnel est à distinguer de l’amortissement dérogatoire. Le 1er relève d’une décision de l’entreprise et le second relève d’un dispositif fiscal ou réglementaire.
Exemple : La direction d’une entreprise industrielle a jugé utile sur le plan économique et financier de pratiquer un amortissement exceptionnel sur ses installations informatiques touchées par l’obsolescence. La valeur brute de ces installations figurant au bilan est de 892000. le taux d’amortissement pratiqué depuis 3 ans sur ces immobilisations est de 20 %. La direction a décidé de porter ce taux à 30 %.
Comptabilisation :
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