Dans cet article on présentera la méthode des coûts variables (qui comme son nom l’indique ne s’intéresse qu’aux coûts variables)
Il existe un grand nombre de typologies des charges (et des coûts). La typologie principale consiste à classer les charges en quatre grandes catégories :
Fondamentalement, les méthodes de coûts partiels ne vont donc s’intéresser qu’à une ou plusieurs de ces quatre catégories de charges.
Table de matières
Définition des coûts variables
Le coût variable est constituée de l’ensemble des charges qui varient avec le volume d’activité (l’activité étant appréciée par les opérations de production et/ou de vente).
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Coût variable et direct costing : Beaucoup de manuels affirment que le terme anglo-saxon « direct costing » est un faux ami dont la traduction est « coût variable ».
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La réalité est un peu moins simple. Bien que l’expression « direct costing » soit effectivement très largement répandue dans les entreprises anglo-saxonnes pour parler de « coût variable », il n’en demeure pas moins que nombre de manuels scolaires anglo-saxons soulignent l’inexactitude de cette expression.
Il ne faut pas déduire d’une pratique abusive que les anglo-saxons ne font pas la différence entre coûts variables directs et coûts variables indirects. L’origine de la confusion est plutôt à chercher du côté de la simplification très répandue consistant à assimiler coûts directs et coûts variables d’une part, coûts fixes et coûts indirects d’autre part.
Comportement des charges
Charges fixes et charges variables
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Coût fixe total = b
Les charges fixes sont constantes pour une structure donnée. Elles varient « brutalement » par palier quand un changement de structure est effectué.
L’étude des coûts unitaires montre que le coût variable unitaire est fixe et que le coût fixe unitaire est variable :
Coût fixe unitaire = b/X
Ce sont ces caractéristiques qui permettent de reconnaître les charges variables et les charges fixes.
Dans la réalité, il n’est pas toujours simple de distinguer charges variables et charges fixes. Il y a toujours une certaine part d’arbitraire dans cette distinction.
En effet, on peut considérer que toutes les charges sont fixes par paliers plus ou moins grands. Par exemple, si une machine permet de fabriquer 100 unités, alors qu’un ouvrier peut en fabriquer 20, on peut dire que la main-d’œuvre est un coût fixe par palier de 20, alors que l’amortissement est un coût fixe par palier de 100.
Selon l’horizon étudié, on peut considérer que les deux charges sont fixes (par exemple si la production oscille entre 5 et 15 unités), ou variables (si la production oscille entre 500 et 1 500) !
Remarque
Une charge parfaitement variable est une charge fixe par palier de 1.
Charges semi-variables (ou semi-fixes)
Définition
Les charges semi-variables sont des charges qui ne sont pas constantes au niveau unitaire comme les charges variables, ni au niveau global comme les charges fixes.
Pour pouvoir appliquer la méthode du coût variable, ces charges doivent être décomposées en une partie fixe et une partie variable par une équation du type :
Y = aX + b.
Cette équation s’obtient par une régression linéaire des coûts totaux en fonction de l’activité.
- Exemple
L’étude de la série statistique permet de constater que les charges totales sont des charges semi-variables.
Le coût total Y étant exprimé en fonction du niveau d’activité X, un ajustement linéaire des couples (Xi, Yi) de la série statistique doit être effectué pour déterminer les coefficients a (coût variable unitaire) et b (coût fixe total).
L’utilisation de la fonction régression linéaire d’une calculatrice permet ainsi d’obtenir :
Y = 17X + 15 400
Remarque méthodologique
Il est important de respecter de saisir les données, dans l’ordre (Xi, Yi).
Les marges sur coûts variables
La méthode du coût variable ne cherche pas à calculer un coût complet mais à dégager la marge sur coûts variables qui mesure la contribution de l’élément étudié à la rentabilité de l’ensemble étudié.
Dans cette méthode, les charges fixes constituent une masse non répartie entre les objets de coût.
On appelle compte de résultat différentiel le tableau (ou compte de résultat) qui permet de déterminer le résultat en distinguant d’une part les charges variables, et d’autre part les charges fixes :
On peut aisément faire apparaître le taux de marge sur coûts variables :
T = Marge sur coûts variables/Chiffre d’affaires
Appréciation de la méthode des coûts variables
La méthode n’est pertinente que si le poids des charges variables est important dans la structure des coûts.
Intérêts de la méthode des coûts variables
- Simplification et rapidité des calculs de coûts quand l’organisation s’est donné les moyens de distinguer les charges variables des charges fixes.
- Dans les centres de responsabilité, les décideurs subalternes ne peuvent généralement pas agir sur les charges de structure. Par ailleurs, les charges variables unitaires sont peu sensibles aux variations du niveau d’activité. En conséquence, dans les centres de responsabilité, les coûts variables sont plus faciles à comparer dans le temps et sont mieux maîtrisés que les coûts complets par les responsables.
- Le modèle permet d’établir des scénarios d’évolution des coûts induits par les variations d’activité (budgets).
- Le modèle permet au décideur de calculer simplement des indicateurs sur le risque d’exploitation (seuil de rentabilité, marge de sécurité, levier opérationnel). Combinée à l’étude du risque, la méthode peut conduire le décideur à privilégier des options réduisant la rigidité, synonyme de charges de structure : sous-traitance, recours aux emplois précaires plutôt que stables, etc.
- Dans un marché segmenté, la méthode permet de fixer le prix de vente de chaque segment.
- La méthode permet de prendre des décisions sur l’abandon, le maintien, la réorientation ou le développement des activités si on suppose que les charges fixes ne sont pas modifiées par la décision.
- En cas de rationnement des ressources de financement, la méthode permet d’orienter les actions sur les activités les plus créatrices de marges sur coûts variables.
Limites de la méthode des coûts variables
- Le modèle s’appuie sur des simplifications de la réalité et suppose une proportionnalité entre le coût et le volume. Or, le volume n’est qu’un facteur parmi d’autres.
- La méthode incite à pousser les ventes des produits à forte marge sur coûts variables sans se soucier des conséquences sur les activités de support (recherche et développement, logistique, gestion de la qualité, etc.). Il peut en résulter une progression des charges fixes. De plus, le marché doit pouvoir absorber le supplément de production ; il ne doit pas exister de goulots d’étranglement tout au long du processus de production et de distribution et les capacités de production doivent pouvoir être utilisées pour un produit ou un autre dans le cas de substitution.
- La tendance est à l’accroissement des charges de structure.
- Les aspects stratégiques relatifs à l’abandon d’un produit sont à prendre en considération : image de marque, couvrir une gamme, complémentarité, entrée d’un nouveau concurrent pour prendre le créneau laissé, etc. Par ailleurs, l’abandon d’un produit peut entraîner de nouveaux coûts : réorganisation, coûts de produits de remplacement, etc.
- L’analyse est essentiellement valable à court terme, car à long terme les décisions stratégiques (nouveaux produits, nouveaux marchés, nouveaux canaux de distribution, délocalisation, etc.) se répercutent sur les charges de structure.
- Les stocks devront être évalués au coût complet (un coût partiel sous-évaluant les stocks).
Conclusion
La méthode du coût variable est davantage un outil de gestion à court terme (contrôle d’exécution des centres de responsabilité) qu’un outil adapté à la prise de décisions stratégiques.