Le tableau des flux de trésorerie de la Banque de France

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L’objectif des tableaux de flux de trésorerie est d’expliquer la variation de la trésorerie en mettant en lumière les opérations ayant dégagé ou consommé des ressources de trésorerie.

Contrairement aux tableaux de financement présentés de manière homogène sur le modèle du PCG, il existe différentes présentations des tableaux de flux de trésorerie.

Nous présenterons les deux principaux modèles : celui de l’Ordre des experts-comptables présenté dans cet article et celui de la centrale de bilans de la Banque de France (l’objet de notre article).

Modèle du tableau des flux de trésorerie de la Banque de France

Le tableau des flux de trésorerie de la Banque de France respecte également les standards internationaux. Comme le tableau du PCG, il n’y a qu’un seul modèle de présentation.

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Le tableau des flux de trésorerie de la Banque de France
Tableau des flux de trésorerie de la Banque de France

Structure du tableau

Comme le tableau de l’OEC, celui de la Banque de France distingue trois types de flux :

  • les flux de trésorerie liés à l’activité ;
  • les flux de trésorerie liés à l’investissement ;
  • les flux de trésorerie liés au financement.

Principe de calcul des flux

La logique de calcul des flux du tableau des flux de trésorerie de la Banque de France est la même que celle de l’OEC avec des flux de fonds corrigés immédiatement des effets des décalages (créances et dettes).

Par ailleurs, tous les retraitements habituels de la centrale de bilans sont mis en œuvre systématiquement.

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élaboration du tableau des flux de trésorerie de la Banque de France

Flux de trésorerie interne

Le flux de trésorerie lié à l’activité (flux de trésorerie interne) est contrairement au tableau de l’OEC calculé par une approche directe : produits encaissables moins charges décaissables.

Les produits sont diminués de la variation du poste clients et comptes rattachés de manière à obtenir l’encaissement net sur produits. De même, les achats sont diminués de la variation des comptes fournisseurs pour obtenir le décaissement net sur achats.

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La notion de besoin en fonds de roulement n’apparaît pas directement sur le tableau. Il n’est pas tenu compte de la production stockée (713) et des variations de stock (603) dans le compte de résultat ni des variations de comptes de bilan (30).

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  • La production immobilisée et les transferts de charges à répartir ne sont pas considérés comme des produits encaissables. En contrepartie, les immobilisations faites par l’entreprise pour elle-même et les charges à répartir nouvelles ne seront pas considérées comme des acquisitions d’immobilisations dans le cycle d’investissement.
  • Les escomptes financiers obtenus des fournisseurs inscrits en produits financiers sont déduits des achats. De même, les escomptes financiers accordés aux clients figurant en charges financières sont déduits des ventes.
  • Les effets escomptés non échus sont retraités : ils sont intégrés aux créances clients et en trésorerie passive.
  • L’actif circulant est pris en compte pour sa valeur brute, contrairement au tableau OEC.
  • Les dividendes versés apparaissent dans les flux d’activité et non plus dans les flux de financement.

Flux de trésorerie lié à l’investissement

Il s’agit des décaissements nets sur immobilisations (acquisitions plus ou moins variation du compte fournisseurs d’immobilisations 404) moins les encaissements sur cessions d’immobilisations (prix de cession plus ou moins variation des créances sur cessions d’immobilisations 462).

– Le crédit-bail est retraité :

  • La redevance est éliminée des charges d’exploitation pour la partie correspondant au remboursement théorique d’emprunt.
  • L’année de signature du contrat, la valeur du bien est ajoutée aux acquisitions d’immobilisations et aux nouveaux emprunts.
  • La part de redevance correspondant aux amortissements fictifs est inscrite en remboursement des emprunts (flux de financement).
  • La part de redevance correspondant aux frais financiers fictifs est inscrite en charges d’intérêts (flux d’activité).

– Les subventions d’investissement sont inscrites en flux d’investissement car elles diminuent le coût de l’investissement supporté par l’entreprise.

Flux de trésorerie lié aux opérations de financement

Les flux liés aux opérations de financement comprennent les flux liés au capital, aux emprunts et à la trésorerie passive.

  • Pour les flux liés au capital, il s’agit de l’encaissement net sur augmentation de capital y compris le capital souscrit appelé non versé.
  • Comme indiqué ci-dessus dans les nouveaux emprunts sont inclus les crédits-baux acquis dans l’exercice et dans les remboursements d’emprunts la quote-part des amortissements inclus dans l’annuité de crédit-bail.
  • Dans la trésorerie passive sont incluses les avances des groupes. Les effets escomptés non échus et les cessions de créances Dailly sont systématiquement retraités.

La trésorerie

Le tableau de la Banque de France boucle sur la trésorerie active.

Les VMP sont systématiquement inscrites en trésorerie.

La trésorerie est la résultante entre le flux de trésorerie interne, les flux liés aux opérations d’investissement et de financement

Interprétation des éléments du tableau Banque de France

De manière générale, notons que l’utilisation de la méthode directe permet de rendre l’analyse plus proche des préoccupations de l’entreprise et plus facilement lisible.

a. L’activité

Le flux de trésorerie d’exploitation mesure la capacité de l’entreprise :

  • à générer de la trésorerie à partir de son exploitation cyclique ;
  • à transformer ses marges en liquidités.

Le flux de trésorerie interne est un indicateur important du risque de défaillance. Ce flux fournit les moyens d’autofinancer les investissements. S’il est négatif durant plusieurs exercices consécutifs, les capacités de croissance de l’entreprise sont largement réduites.

b. L’investissement

Le flux de trésorerie lié à l’investissement doit pouvoir être financé par le flux de trésorerie interne.

c. Le financement

Il est à noter que le cycle de financement inclut la trésorerie passive. De cette manière, la Banque

de France montre que les découverts peuvent être liés à des choix de financement, pas seule-
ment à des ajustements momentanés.

Le flux de trésorerie lié au financement permet de montrer comment l’entreprise a couvert ses
besoins de financement résiduels.

Intérêts et limites du tableau de la Banque de France

Le tableau de flux de trésorerie de la Banque de France s’inspire en grande partie de celui de l’OEC.

C’est pourquoi, nous ne reprendrons pas ici les commentaires généraux qui peuvent être adressés à la logique de ce type de tableau. Cependant, il est possible de mettre en exergue les différences entre ces deux tableaux pour en souligner à la fois les avantages et les inconvénients.

La Banque de France souhaitait améliorer l’analyse de l’OEC.

  • Comme nous l’avons déjà signalé, l’utilisation de la méthode directe pour expliquer la formation de la trésorerie d’exploitation et du flux de trésorerie interne permet une meilleure lisibilité et facilite le diagnostic.
  • La présentation du cycle de financement permet de mieux analyser les arbitrages financiers opérés. En effet, il regroupe de manière plus claire l’ensemble des ressources externes de l’entreprise (flux liés au capital, variation des emprunts et variation de la trésorerie passive).
  • Contrairement au tableau OEC, le tableau de la Banque de France cherche à présenter une information non influencée de manière artificielle par des manipulations comptables (appelées parfois « comptabilité créative »). Par exemple, certains produits transférés à l’actif du bilan (transferts de charges au compte de charges à répartir) sont considérés comme sans influence sur la trésorerie.

Cependant, les choix de construction de la Banque de France ne permettent pas de conserver certaines informations apportées par le tableau de l’OEC et font donc l’objet de critiques spécifiques.

En particulier, le tableau de flux de trésorerie de la Banque de France ne met pas clairement en
évidence les flux de trésorerie qui se produisent entre l’entreprise et les apporteurs de capitaux comme le fait le tableau de l’OEC.

Par exemple, ce dernier tableau souligne le rôle des actionnaires dans le financement de la croissance en regroupant dans la fonction financement les apporteurs en fonds propres et les dividendes versés. « Le rapprochement entre ces deux types de flux donne, à travers le flux net provenant ou affecté aux actionnaires, une évaluation de l’effort des bailleurs de fonds ». (HOARAU)

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