S’interroger sur la destination du diagnostic financier revient à s’intéresser à ses destinataires et à leurs objectifs.
Les outils du diagnostic financier sont essentiellement ceux développés précédemment (voir ici) : l’analyse de la structure financière et de l’endettement à partir du bilan, l’analyse du cycle d’exploitation et de la profitabilité à partir du compte de résultat, l’analyse de la formation de la trésorerie à l’aide des tableaux de flux.
Ces outils seront mobilisés différemment en fonction des besoins spécifiques des destinataires du diagnostic.
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Bien que cela ne soit pas une liste exhaustive, quatre destinataires principaux du diagnostic financier peuvent être identifiés : les dirigeants, les actionnaires et les investisseurs potentiels, les partenaires financiers (banques) et les partenaires industriels et commerciaux.
Table de matières
Le diagnostic financier pour les dirigeants
Lorsqu’il est réalisé pour les dirigeants de l’entreprise, le diagnostic financier a essentiellement pour objectif de les aider à prendre une décision importante, telle qu’un choix d’investissement, un choix de développement stratégique, la recherche de partenaires financiers, etc.
Dans ce cadre, le diagnostic pourra utiliser de nombreuses informations internes à l’entreprise, issues des documents fournis par les dirigeants, des réponses qu’ils auront apportées aux questions de l’analyste ou des documents comptables et financiers internes qu’ils auront procurés à l’analyste.
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Le diagnostic sera généralement orienté vers la résolution d’un problème particulier et la démarche comme les outils mobilisés seront donc dépendants des attentes des dirigeants.
Un problème de trésorerie amènera l’analyste à se focaliser sur la structure financière ; les tableaux de flux et le cycle d’exploitation, tandis qu’une interrogation sur les choix de développement stratégique centrera l’attention de l’analyste sur la capacité d’autofinancement, les évolutions de l’environnement, le positionnement stratégique et les flux financiers éventuellement générés par chacune des options de développement.
La particularité du diagnostic financier à destination des dirigeants repose sur la qualité de l’information obtenue (données externes et internes riches), les objectifs du dirigeant et son statut (dirigeant-propriétaire ou dirigeant-salarié)
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Le diagnostic financier pour les actionnaires
Le terme « actionnaire » recouvre des réalités économiques et juridiques très différentes, puisqu’il renvoie aux détenteurs majoritaires de capitaux comme aux « petits porteurs », aux investisseurs institutionnels (banques, fonds d’investissement, fonds de pension) comme aux membres d’une famille composant le conseil d’administration d’une PME.
Malgré les évolutions théoriques et pratiques récentes concernant le gouvernement d’entreprise et la théorie des parties prenantes, il reste difficile de dresser un portrait général des actionnaires.
La théorie économique classique fait l’hypothèse que les actionnaires sont essentiellement intéressés par la rentabilité de leur investissement.
Nous retiendrons cette approche ici dans la mesure où les catégories particulières d’actionnaires (notamment l’actionnariat familial) ont des attentes proches de celles des dirigeants évoqués précédemment.
Lorsque le diagnostic financier est réalisé pour les actionnaires, il a généralement pour objectif(s) un ou plusieurs des points suivants :
- Analyse de la rentabilité générale : rentabilité économique et financière.
- Analyse des choix de gestion des dirigeants : évaluation des décisions d’investissement, de l’utilisation des ressources, des flux de trésorerie, de la politique sociale, industrielle et commerciale poursuivie.
- Analyse prospective des flux : plans de financement, tableaux de flux…
La qualité de l’information fournie aux actionnaires dépendra en grande partie de la qualité des informations et données obtenues par l’analyste : entretiens avec les dirigeants, documents financiers internes, etc.
Le diagnostic à destination des investisseurs potentiels sera sensiblement identique, mais il devra intégrer de nombreuses données comparatives sectorielles et sera évidemment particulièrement axé sur les perspectives de développement et les niveaux de rentabilité attendue qui en découlent.
Le diagnostic financier pour les partenaires financiers (banques)
Le diagnostic financier réalisé par un banquier est très généralement réalisé dans le cadre d’une demande de prêt. Le diagnostic sera alors basé essentiellement sur l’étude de l’endettement de l’entreprise.
Le banquier sera particulièrement attentif à ne pas dépasser certaines normes sectorielles ou générales qui sont définies par l’établissement bancaire en fonction de sa politique de financement des entreprises.
Le ratio liquidatif (fonds propres nets / total bilan) permettra à l’analyste bancaire d’avoir une première information sur le niveau d’endettement général de l’entreprise.
En fonction de l’activité, un ratio liquidatif égal à 20 % ou plus sera considéré comme acceptable, même s’il ne permet pas le remboursement des tiers en cas de liquidation.
Ce type de ratio sera donc complété par une analyse patrimoniale, en s’attachant notamment à estimer la valeur du fonds de commerce et des autres immobilisations.
Bien que centré sur l’endettement, le diagnostic bancaire ne fera évidemment pas abstraction des autres dimensions du diagnostic : évaluer un niveau d’endettement acceptable sans l’analyser au regard des capacités de remboursement, donc des flux disponibles, serait inutile.
L’exploitation (ratios de gestion, flux de trésorerie et besoin en fonds de roulement) seront donc intégrés au diagnostic bancaire.
Le diagnostic financier pour les partenaires industriels et commerciaux
Les partenaires industriels et commerciaux (fournisseurs, clients, alliances industrielles, sous-traitants, etc.) sont intéressés par la santé financière de l’entreprise pour s’assurer qu’elle respectera les termes du contrat qu’ils ont passé avec elle.
Les clients seront donc particulièrement attentifs à la capacité de l’entreprise à fournir ses produits et/ou services en temps et en heure, selon les conditions tarifaires définies dans le contrat.
Pour cela, ils focaliseront leur analyse sur les ratios fournissant une information sur le degré de vétusté des immobilisations (amortissements / immobilisations amortissables), les délais de rotation des stocks, mais également sur des informations générales telles que la situation de trésorerie ou la structure d’endettement, afin de s’assurer que leur fournisseur ne risque pas la liquidation.
Les fournisseurs et sous-traitants seront eux particulièrement attentifs à la solvabilité de l’entreprise, c’est-à-dire sa capacité à payer ses dettes. Pour cela, ils analyseront l’endettement, les délais de paiement clients et fournisseurs, la structure financière.
Source : UE 116 « finance d’entreprise »