L’activité économique résulte principalement des activités effectuées par les individus suite aux décisions prises dans le cadre des choix microéconomiques. Les individus représentent les agents économiques au sein d’une économie. Ils peuvent être des consommateurs, des producteurs, des investisseurs (ou des entrepreneurs), l’Etat, le ministre (etc).
Toutes ces informations devraient être regroupées dans des grandeurs mesurables. Ce sont des grandeurs globales qu’on appelle les agrégats macroéconomiques. Toutes les opérations économiques effectuées par les agents sont enregistrées par la comptabilité nationale
Il convient donc de présenter les principaux acteurs économiques (I), et les échanges qui s’effectuent entre eux (II). Nous présenterons ensuite les principales grandeurs économiques afin d’avoir une image la plus fidèle possible de la réalité (III).
Table de matières
Les agents économiques et les marchés
Les agents économiques
Dans une économie nationale, les acteurs ou agents économiques sont très nombreux. Il est habituel de les regrouper en au moins quatre grande catégories :
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- Les entreprises ont pour fonction principale la production des biens et services marchands (c’est à dire les biens et services qui s’échangent sur un marché à un prix permettant au moins de couvrir les coûts de production).
- Les ménages offrent aux entreprises des facteurs de production (Travail), moyennant un revenu qui leur permet de consommer.
- L’Etat a pour fonction principale la production des services non marchands (les services offerts à titre gratuit ou quasi gratuit) et pour les financer, il collecte des impôts. Il assume également d’autres rôles de régulation et de protection.
- L’extérieur décrit les échanges entre les unités résidantes et le reste du monde : les importations, les exportations et les transferts de revenus.
Les marchés
Les agents économiques effectuent des transactions sur quatre grands marchés.
- Le marché des biens et services : C’est celui où se détermine la production nationale, la demande (par exemple la demande de biens de consommation) et le niveau des prix.
- Le marché des facteurs de production : Le marché du travail est le plus important. Il permet de déterminer le niveau des salaires, l’emploi et par différence le chômage.
- Le marché des capitaux : Sur ce marché s’établit le niveau des taux d’intérêt et le prix des différents actifs financiers.
- Le marché des changes : Il permet d’échange la monnaie nationale contre l’ensemble des autres devises et de déterminer la valeur du taux de change, c’est-à-dire le nombre d’unités de monnaie étrangère que l’on peut obtenir pour une unité de monnaie nationale.
Les circuits économiques
Le circuit économique simplifié
Pour comprendre l’équivalence des deux premières méthodes de mesure, recourons au modèle simplifié d’une économie à deux agents : les entreprises et les ménages.
Dans le flux circulaire de l’activité économique, les deux flux réels (des facteurs et de la production) sont compensés par deux flux monétaires ( les revenus et les dépenses ).
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Les ménages possèdent les facteurs, ou moyens de production, nécessaires au processus productif. Ils possèdent leur propre force de travail, qu’ils peuvent louer aux firmes en échange de salaires. Les ménages sont aussi les détenteurs ultimes des entreprises parce qu’ils procurent de l’argent, en tant qu’entrepreneurs individuels, associés ou actionnaires, en contrepartie d’un droit final sur les profits de la firme. Ainsi, bien que les entreprises paraissent détenir d’autres facteurs de production comme le capital et Ia terre, elles sont possédées en derrière instance par les ménages
Dans une économie aussi simple, les revenus des ménages (Y) égalent leurs dépenses de consommation (C) ; donc, il n’y a pas d’épargne.
Y = C
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De même pour les entreprises, toutes les recettes de ventes aux consommateurs (C) doivent être retournées aux ménages sous formes de revenus (Y).
Y = C
Les entreprises ne vendent pas de biens d’investissements à d’autres entreprises. Elles ne produisent que des biens de consommation et il n’y a pas d’investissement.
Dans cette économie simplifiée, il ne se produit pas de retraits du flux circulaire des revenus et des dépenses monétaires ni d’injections dans celui-ci. Si tel était le cas, le volume de la production et de la consommation serait stable d’une année à l’autre, ne subissant ni baisse ni hausse. L’économie serait stationnaire. Le flux circulaire de l’activité économique permet d’énoncer un certain nombre de propositions économiques fondamentales:
Premièrement, la création des revenus dans une économie met en cause deux types de marchés. La partie supérieure de la figure qui illustre le fonctionnement du marché des facteurs ou des ressources, sur lequel les services des facteurs de production sont échangés contre des revenus monétaires. La partie inférieure montre les transactions qui se font sur le marché des biens et des services, où les revenus monétaires sont dépensés à l’achat des biens et des services produits;
Deuxièmement, le flux circulaire aide à comprendre pourquoi le flux des revenus, celui des biens et services produits et celui des dépenses sont tous égaux une fois qu’ils ont été réalisés, c’est-à-dire «ex post». La raison tient au fait que tous ces flux mesurent la même chose, soit le volume de l’activité économique.
Pour une année en particulier, la somme des revenus courants doit être égale à la valeur de la production courante.
Le circuit économie complexe
En réalité, le flux circulaire de l’activité économique est plus complexe que nous l’avons illustré jusqu’ici. En effet, tous les revenus ne sont pas dépensés sur des biens de consommation par ceux qui les reçoivent initialement; ils peuvent être épargnés et prêtés ou être taxés par les gouvernements. Aussi, des dépenses d’investissement faites par les entreprises et par les gouvernements peuvent compenser les montants épargnés ou versés en taxes ou en impôts par les ménages. (I et G ; S et T)
Dans la terminologie macroéconomique, on considérera que l’épargne (S) et les taxes et impôts (T) constituent des retraits du flux circulaire des revenus.
De même, on considérera que les dépenses d’investissement (I) faites par les entreprises et les dépenses faites par les gouvernements (G) constituent des injections dans le flux circulaire des dépenses. Il en va de même pour les dépenses qui concernent des biens et services produits à l’étranger et importés au pays (M), lesquelles sont compensées par des achats que les étrangers font sur les biens et les services que nos entreprises nationales exportent (X).
Dans une telle économie, plus complexe, les ménages pourront disposer de leurs revenus de quatre façons:
1. En dépenses de consommation sur des biens et services produits localement (C)
2. En taxes et en impôts payés (T);
3. En dépenses sur des biens et services importés (M);
4. Et en montants épargnés et prêtés (S).
y (revenus) = C + S + T + M
Du côté des entreprises, la même complexité apparaît, mais en ce qui concerne les ventes. Les entreprises de production ne vendent pas seulement aux consommateurs finals résidents (C), mais aussi aux autres entreprises qui désirent acheter des biens d’investissement (I = usines, machines) de même qu’aux gouvernements (G) et aux étrangers par l’exportation (X). Ce sont les quatre grandes catégories de dépenses dans l’économie.
Le compte des entreprises peut donc se résumer ainsi:
y (ventes totales) = C + I + G + X
Puisque la comptabilité nationale établit que tout ce qui a été produit et vendu doit nécessairement avoir été payé en revenus, les comptes des ménages et des entreprises doivent s’égaler ex post pour une année donnée et constituer une identité:
C + S + T + M = C + I + G + X
Une économie ouverte sur l’extérieur
Dans le cadre de l’économie simplifiée qui sert de base au raisonnement, ne sont prises en considération que les exportations et les importations c’est-à-dire les échanges de biens et de services entre la nation et l’ensemble des autres pays.
- Les exportations (X) sont des biens et services produits sur le territoire national et envoyés à l’extérieure. Elles constituent la demande étrangère.
Les exportations sont un emploi de la production nationale. - Les importations (M) sont des biens et services qui viennent grossir la production nationale.
Avec l’introduction des relations commerciales avec le reste du monde nous obtenons :
Y + M = C + I + G + X
Production totale = Demande finale totale
Offre totale = Demande globale
Si le revenu crée par les exportations est supérieur à celui dépensé en importations, l’effet net (X-M) constitue un accroissement de la production et du revenu intérieur. Les exportations nettes (X – M) sont alors une composante de la demande finale :
Y = C + I + G + ( X – M )
Les agrégats économiques
Les agrégats économiques sont des grandeurs synthétiques qui mesurent le résultat de l’activité économique.
Le produit intérieur brut (PIB)
La mesure de la PIB
Le produit intérieur brut est une mesure de la production nationale c’est-à-dire de l’ensemble des biens et services produits au cours d’une période donnée.
Il existe trois méthodes fondamentales pour mesurer le PIB, donnant chacune en théorie le même résultat. Il s’agit de :
- La méthode des dépenses : Selon cette méthode, le PIB est la somme des emplois finaux intérieurs de biens et des services :
PIB = Consommation finale+ Formation brut de capitale fixe+ Variations des stocks + Exportation- Importation
- La méthode de la somme des revenus : consiste à additionner tous les revenus des facteurs de production (salaires, intérêts, bénéfices…) engendrés par la production de biens et services au cours d’une année. Ces revenus comprennent le revenu du travail et le revenu de capital :
PIB = Rémunération des salariés +Excédent brut d’exploitation – Subventions d’exploitation reçues+ Impôts liés à la production et à l’importation.
- La méthode de la somme des valeurs ajoutées : qui consiste à additionner les valeurs ajoutées des agents économiques résidents, calculées au prix de marché, auxquelles on ajoute la part de la valeur ajoutée récupérée par l’Etat (taxe sur la valeur ajoutée et droits de douane) et desquelles on soustrait les subventions.
PIB = Somme des valeurs ajoutées + TVA + Droits et taxes sur les importations – Subventions sur les produits.
Le PIB nominal et PIB réel
Le PIB nominal est la somme des quantités des biens finaux produits multipliées par leur prix courant. Cette définition fait apparaitre que le PIB nominal peut croitre pour deux raisons :
d’abord parce que la production de la plupart des biens s’accroit avec le temps, ensuite parce que le prix de la plupart des biens croit aussi. Pour mesurer l’évolution de la production au cours du temps, il faut éliminer cet effet de hausse des prix. C’est pourquoi on définit le PIB réel comme la somme des quantités des biens finaux multipliées par un prix constant (année de référence).
Soit Pi t le prix en t du bien i et Qi t la quantité produite de bien i au cours de la période t, alors :
PIB nominal= la somme Pi t Qi t
Le PIB réel est constitué de la valeur des biens i produit au cours de la période t mesurées à un prix constants (année de base t=0), soit :
PIB réel= la somme Pi 0 Qi t
Le revenu national
Deux agrégats portent le nom de revenu national. Ils correspondent à deux optiques différentes.
La première est celle du revenu issu, ou contrepartie, de la production, c’est-à-dire de la valeur ajoutée ; elle débouche sur le revenu national (aux prix du marché). La seconde optique envisage le revenu sous angle de ses emplois : la consommation et l’épargne, elle est traduite par le revenu national brut disponible.
calcul du revenu national
Le revenu national est la somme de revenus primaires :
Le revenu national = Rémunération des salariés +Excédent brut d’exploitation – Subventions d’exploitation reçues+ Impôts liés à la production et à l’importation.
Le revenu national brut disponible
Le revenu national disponible est la part du revenu national( au prix du marché) qui est disponible pour la consommation finale et l’épargne. Il s’obtient par la prise en compte d’un ensemble de transferts correspondant à une redistribution : impôts sur le revenu, cotisations et prestations sociales.
Le revenu national disponible est égal à la somme de la consommation finale et de l’épargne nationale. En économie fermée, le revenu disponible serait égal au PIB puisque ce dernier s’écrirait : Y =C+S . En économie ouverte, le revenu national disponible est égal au PIB augmenté des revenus reçus du reste du monde, et diminué des revenus versés au reste du monde.
Le Produit national brut
Le PNB, agrégat employé dans certains pays et par certaines organisations internationales à des fins de comparaison entre les pays. A la différence du PIB qui s’intéresse à la production des unités productives résidentes, c’est-à-dire installées dans un pays depuis au moins un an, le PNB prend en compte la production des unités nationales, qu’elles soient résidentes ou non.
Le PNB comprend ce qui est produit à l’étranger par une entreprise marocaine ( non résidente), mais ne prend pas en compte l’activité des entreprises étrangères (résidentes) sur le territoire national, ainsi il diffère du PIB par la prise en compte des revenus du reste du monde.
PNB = PIB + Revenus du travail, de la propriété et de l’entreprise reçus du reste du monde nets des revenus de même nature versés au reste du monde.