Théories des compétences, apprentissage et routines

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L’accent placé sur les compétences de la firme conduit à s’interroger sur les conditions dans lesquelles elles se forment et évoluent. Cette question est abordée depuis longtemps par la théorie des organisations ; elle est particulièrement développée par les évolutionnistes.

Leur analyse repose d’abord sur une théorisation des comportements individuels – centrée sur l’analyse des processus d’apprentissage – construite dans la lignée de Simon et de March, et mobilisant un certain nombre d’avancées des sciences cognitives.

Il reste ensuite à construire une théorie des apprentissages organisationnels, c’est-à-dire à comprendre comment se réalisent dansla firme des apprentissages collectifs et se constituent des compétences collectives, qui vont en particulier, dans la vision évolutionniste, se matérialiser dans un ensemble de « routines organisationnelles ».

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L’analyse de la firme renvoie aux modalités de coordination entre les individus et les groupes qui la constituent, mais il s’agit de ce que l’on peut appeler une coordination « cognitive » visant à combiner les connaissances et les compétences individuelles et à favoriser les apprentissages.

Dans ces théories, chaque firme détient des compétences propres, que les autres firmes ne peuvent pas acquérir rapidement, parce qu’elles sont difficiles à imiter et qu’elles ne peuvent être acquises sur lemarché.

Cela en particulier parce que les compétences reposent en partie sur des connaissances tacites, non formalisées qui sont difficilement transférables entre individus ou entre organisations.

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L’accent est mis plus particulièrement par certains sur les compétences dynamiques, qui donnent à la firme la capacitéà se transformer, à suivre et impulser les changements technologiques et les transformations de l’environnement.

Ce type d’approche de la firme peut également apporter une réponse à la question du choix entre firme et marché (stratégie d’internalisation ou d’externalisation).

Une firme serait conduite à choisir entre l’internalisation d’une activité et le recours au marché essentiellement en fonction des compétences qu’elle détient : elle internalise les activités qui correspondent à son corps de compétences propres.

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Ce qui signifie que deux firmes pourront, de manière rationnelle, faire des choix différents. Plus généralement, il faut admettre que les firmes (sur la base des choix stratégiques) pourront, y compris dans une même activité, avoir des structures et des formes d’organisation différentes.

Ce qui va à l’encontre de l’idée selon laquelle il y aurait toujours, dans un contexte donné, un mode d’organisation efficient (un one best way) qui devrait s’imposer à tous.

L’accent placé par ces approches sur les problèmes de connaissances et d’apprentissage est à la fois leur force et leur faiblesse.

Leur force quand la capacité d’innovation est lacondition de leur survie. Leur faiblesse dans la mesure où cela conduit à ignorer les dimensions conflictuelles des rapports économiques, et le fait que les firmes sont des organisations particulières dont la finalité n’est pas tant la production pour elle-même, que la recherche du profit.

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