La nomenclature des articles stockés est une fiche qui comprend pour chaque article le numéro de code et une désignation simple, précise et complète.
Table de matières
Définition de la nomenclature
Une nomenclature est une liste hiérarchisée et quantifiée des articles entrant dans la composition d’un article-parent. L’article-parent est le composé, les autres étant les composants.
On appelle lien de nomenclature (figure1), la relation que l’on établit entre un composé et un composant. Chaque lien est caractérisé par un coefficient indiquant la quantité de composant nécessaire pour la réalisation d’un composé. Ce coefficient peut être entier ou non (× 1, × 1/100, × 0,12 m ou × 2,430 kg).
Considérons la valise de la figure 2. Sa représentation par un nomenclature arborescente est illustrée par la figure 3.
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La nomenclature arborescente est très visuelle mais celle-ci prend de la place lorsque l’on veut la visualiser ou l’imprimer. C’est pourquoi les ERP ou GPAO préfèrent une représentation indentée, plus compacte.
prenons l’exemple d’un baladeur multimédia 120 Go fabriqué par une entreprise canadienne.
Représentation des nomenclatures
Une nomenclature peut être représentée de biens des façons. La plus simple consiste à établir une liste des composants. La vue éclatée issue d’un bureau d’études, complétée le plus souvent par la liste des composants correspondant à un repère sur le dessin, représente un type de nomenclature.
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La nomenclature arborescente (figure 5), de compréhension simple et visuelle, est celle qui est le plus utilisée en gestion de production.
Une nomenclature cumulée correspond à la liste de tous les composants des plus bas niveaux (composants achetés). La figure 6 décrit le cas de l’article A. Par exemple, le composant I intervient avec le coefficient 0,3 dans G qui, lui-même, entre dans D avec le coefficient 1. A contient 2 D. Finalement, il y a 0,3 × 1 × 2 = 0,6 I dans A.
Une nomenclature indentée est facile à produire sur un listing d’ordinateur. La figure 7 illustre cette représentation dans le cas de la valise de la figure 9.
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La représentation matricielle consiste en un tableau à deux entrées avec des lignes de composés et des colonnes de composants, ou l’inverse. Le coefficient de lien figure à l’intersection des lignes et des colonnes (figure 8). Elle permet une visualisation simple des différences entre plusieurs produits d’une même famille.
Cela correspond la représentation des options d’une voiture sur les catalogues commerciaux des constructeurs automobiles. L’exemple cité est une nomenclature valorisée puisque la valeur des composants y figure.
Code de niveau
À chaque article géré par l’entreprise, il convient d’associer un code de niveau (indispensable pour le calcul des besoins ). Par convention, on attribue aux produits finis le niveau 0 (ou 1, cela dépend des logiciels).
Si un article apparaît à plusieurs niveaux différents, on applique la règle du plus bas niveau (cas de la matière plastique MP). De cette façon, le calcul des besoins n’est effectué qu’une seule fois, même si l’article apparaît plusieurs fois dans une nomenclature ou dans diverses nomenclatures.
Par ailleurs, elle permet d’allouer le stock disponible pour cet article au plus tôt dans le temps et non pas au niveau le plus haut de la nomenclature. En effet, le calcul des besoins est réalisé niveau par niveau, et il est indispensable de rassembler tous les besoins d’un article à un même niveau.
Le tableau 1 explicite les niveaux des articles qui composent la valise
Le nombre de niveaux de nomenclature varie en fonction de la complexité des produits de l’entreprise. Une trop grande finesse de décomposition alourdit la gestion, alors qu’une décomposition trop succincte en limite les possibilités.
Il faut surtout veiller à ne pas commettre l’erreur de créer des niveaux correspondant en fait à de simples étapes du processus, c’est-à-dire de confondre nomenclature et gammes, sauf s’il y a besoin de gérer un article intermédiaire. Pour la plupart des produits manufacturés, le nombre de niveaux est de trois à cinq.
Les produits les plus complexes peuvent justifier de six à huit niveaux. Un nombre de niveaux supérieur à huit ou neuf correspond à la confusion indiquée ci-dessus qui survient notamment dans le cas d’assemblages importants.
Nomenclature multiniveaux ou mononiveau et cas d’emploi
Dans une nomenclature multiniveaux tous les composants issus d’un composé sont représentés. Une nomenclature à un niveau ou mononiveau d’un composé de niveau n ne donne, au contraire, que les composants du niveau n + 1 (figure 10).
Le cas d’emploi, comme son nom l’indique, explicite dans quel(s) composé(s) un article intervient. Il peut être multiniveaux ou mononiveau (figure 11).
Dates de validité dans une nomenclature
Les dates de validité associée à un lien de nomenclature permettent de planifier les évolutions dans la composition d’un produit ; qu’il s’agisse du remplacement d’un article par un autre ou alors de la modification du coefficient de nomenclature suite à un changement de procédés de fabrication, par exemple.
Si l’on prévoit, par exemple, que la documentation des baladeurs multimédias va évoluer (réécriture) et que compte tenu des stocks actuels de documentation, le changement devra se produire le 1er juin 2011, alors il est possible, dès maintenant, de planifier ce changement, en jouant sur les dates de validité.
Gestion simplifiée des nomenclatures
Pour simplifier la gestion des nomenclatures (création puis modification), il est parfois utile d’ajouter des articles fictifs ou fantômes qui regroupent de façon fictive des composants qui vont toujours ensemble, sans pour autant former un composé physique. Pour chaque baladeur multimédia, il y a systématiquement un emballage (Emb) une documentation (Doc) et deux écouteurs (Ecout). Lors de la création des nomenclatures, cela nécessite la création de trois liens pour chaque produit fini (donc neuf liens ici).
Pour créer les nomenclatures, il aurait été plus simple et plus rapide de créer un article fantôme (SET) qui regroupe les articles Emb, Doc, Ecout (création de trois liens) puis de relier l’article fantôme SET à chaque produit fini (trois liens seulement). Cela fait donc six liens au lieu de neuf. Si, au lieu d’avoir trois on avait dix produits finis différents, cela serait encore plus avantageux.
Lors de la modification d’une nomenclature, c’est encore plus intéressant. Imaginons que l’on souhaite remplacer les deux écouteurs par un seul à l’avenir. Avec l’article fantôme SET, il suffit de modifier un seul lien de nomenclature, alors que sans l’article fantôme SET, il faudrait modifier trois liens de nomenclature.
Du point de vue du calcul des besoins, un article fantôme est totalement transparent. Les besoins engendrés par les fabrications futures de produits finis passeront directement au niveau des composants de l’article fantôme SET.
Structure des produits et nomenclatures
Selon les nombres comparés de produits finis et de leurs composants, ce qui dépend naturellement des secteurs d’activité concernés, les nomenclatures peuvent se présenter sous quatre formes :
- structure convergente ;
- structure divergente ;
- structure à point de regroupement ;
- structure parallèle.
Des produits standardisés, avec une faible diversité des produits finis, mais de nombreux composants ont une structure convergente (figure 15). Le nombre de niveaux de nomenclature dépend de la complexité du produit fini. Ce type de structure se retrouve dans la fabrication de circuits électroniques ou d’ensembles de mécanique générale.
Dans certains cas, un nombre réduit de matières premières, ou même une seule, conduit à une grande variété de produits finis. Nous avons alors une structure divergente (figure 16). C’est le cas notamment de l’industrie laitière ou de l’industrie pétrolière.
Certaines entreprises incorporent des sous-ensembles standards pour constituer de nombreux produits finis. Ces sous-ensembles comportent souvent eux-mêmes un grand nombre de composants de base. Nous avons alors une structure à point de regroupement (figure 17).
Le plus souvent, les gestions des deux parties seront différentes : gestion sur stock à partir de prévisions de la demande pour la partie conduisant aux sous-ensembles et assemblage à la commande des produits finis.
C’est le cas typique de l’industrie automobile où les options de motorisation, de freinage, de direction… sont installées à la demande. On parle aussi, dans ce cas, de différenciation retardée afin de conserver, le plus longtemps possible, des éléments ou sous-ensemble standards fabriqués en grand nombre (intéressant pour la production), tout en offrant la possibilité de personnaliser les produits finis (intéressant pour les clients).
Différentes nomenclatures
- La nomenclature fonctionnelle reflète une approche de bureau d’études qui utilise les fonctions élémentaires correspondant au cahier des charges fonctionnel pour avancer les solutions techniques propres à les satisfaire.
- La nomenclature de fabrication ou d’assemblage décrit les composants nécessaires pour la production ou l’assemblage d’un article (pièces et sous-ensembles). Il s’agit de la nomenclature mononiveau (voir figure 10).
- La nomenclature de gestion de production découle des nomenclatures précédentes. Elle regroupe les articles gérés (fichier articles). Il s’agit de la nomenclature multiniveaux (voir figures 9).
La gestion de production utilise parfois des nomenclatures de planification, en complément aux nomenclatures de gestion de production précédentes, pour améliorer la planification des besoins dans le cas de très nombreux produits finis avec des variantes ou des options :
- les nomenclatures modulaires rendent de grands services dans le cas de produits avec de nombreuses variantes (automobile par exemple). Les différents composants sont regroupés en module ou option, et après modularisation on constitue une macronomenclature dont les coefficients sont exprimés en pourcentages des prévisions de ventes de chaque option ;
- la macronomenclature est située au sommet de la structure et représente une famille de produits. Elle est constituée de composants agrégés (regroupement d’articles) et, éventuellement, de composants critiques à surveiller (composants stratégiques à long délai).
En exemple, voici ce que pourraient être la macronomenclature et les nomenclatures modulaires dans le cas de la famille des baladeurs multimédias.
l’avantage principal de cette modularisation est que l’on n’a besoin de faire qu’une seule prévision (sur l’article famille) pour planifier les approvisionnements et les fabrications des articles. En revanche, il faut que les pourcentages de la macronomenclature soient plutôt stables au cours du temps, ce qui n’est pas vrai dans le cas des baladeurs multiméias.
Dans le cas de l’automobile, cette technique donne la possibilité de planifier plus facilement à partir d’une seule prévision sur une famille de voitures (alors qu’il peut y avoir des milliers de modèles différents dans la famille par le jeu des options et des variantes) les fabrications ou approvisionnements des composants regroupés en modules (option diesel, option essence, option boîte manuelle, option boîte automatique, etc.).
Nous venons de montrer que le même produit est vu dans l’entreprise de différentes manières selon le service concerné. Cette multiplicité de nomenclatures est une entrave à l’objectif d’intégration. Il se pose, par exemple, une difficulté de mise à jour suite à modification.
La standardisation des diverses nomenclatures, à l’usage du bureau d’études, des méthodes et du système de gestion de production est donc un but à atteindre malgré les frictions possibles entre services. Il en va de la fiabilité des données techniques.
Données des nomenclatures
Les données d’un enregistrement de lien de nomenclature comportent :
- la référence ou code de l’article composé qui sert de clé d’accès à l’enregistrement ;
- la référence ou code de l’article composant ;
- le coefficient de lien ;
- sa validité définie par les dates de début et de fin d’utilisation de ce lien ;
- d’autres données de gestion comme la date de création du lien, le type de nomenclature (fonctionnelle, fabrication…) ;
- le coefficient de rebut (pourcentage permettant d’augmenter le besoin brut pour prendre en considération les pertes en production du composé concerné et ne s’appliquant pas à toute utilisation du composant comme le coefficient de perte).