Les comptes nationaux

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Les comptes nationaux servent à enregistrer et à résumer les activités économiques effectuées par les agents économiques. La comptabilité nationale définit pour chaque agent cinq comptes non financiers et un compte financier. Les comptes non financiers sont : Le compte de production, Le compte d’exploitation, Le compte de revenu, Le compte d’utilisation du revenu et Le compte de capital.

I. Les comptes nationaux : Le compte de production

Ce compte décrit la liaison entre la production et la consommation intermédiaire et fait apparaître la valeur ajoutée (VA) comme solde. D’après nos hypothèses simplificatrices les entreprises et l’Etat sont les seuls agents productifs et qui ont des comptes de production. Les soldes de ces comptes sont le PIB marchand pour les entreprises et le PIB non marchand pour l’Etat.

1. Le compte de production des entreprises

En produisant des biens et des services, chaque entreprise consomme ou transforme d’autres produits qui lui sont fournis par d’autres entreprises : c’est la consommation intermédiaire.

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La valeur ajoutée est la différence entre la valeur de tout ce qui est produit par l’entreprise et la valeur de la consommation intermédiaire (CI).

Elle est une notion importante car elle saisit mieux que la production l’apport des entreprises à l’effort productif. Si pour mesurer la production à l’échelle nationale on additionnait les productions des entreprises, on compterait plusieurs fois la même chose.

Emploi                             Compte de production de l’entreprise                     Ressources
Consommation intermédiaire (CI)

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Valeur ajoutée (VA)

Production (Pd)

2. Le compte de production de l’Etat

Emploi                                      Compte de production de l’Etat                                 Ressources
(CI)

(VA)

Valeur des services non marchands (éducation, santé…..)

Comme les services produits par l’Etat ne sont pas marchands ( offert gratuitement ou presque ), leurs évaluation pose un vrai problème. La comptabilité nationale a retenu une règle d’évaluation simple consistant à mesurer la valeur des services non marchands par leurs coûts de production. Le coût de ces services peut être décomposé en deux parties :

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  • Les consommations intermédiaires de biens et services de toute nature nécessaire à la production de ses services.
  • Les salaires payés aux fonctionnaires de l’Etat.

VA de l’Etat = salaires versés aux fonctionnaires = production-consommation

Puisque la valeur ajoutée est égale à la différence entre la valeur des produits et celle des consommations intermédiaires :

Ainsi le PIB non marchand (PIBnm) est mesuré par le total des salaires distribués par
l’Etat.

PIB total= PIB nm + PIBm
= ∑ VA des entreprises + salaires des fonctionnaires

En résumé, pour mesurer la production annuelle d’un pays, il y a lieu d’additionner les contributions à l’effort productif de toutes les unités économiques, ces contributions étant mesurées essentiellement par leurs valeurs ajoutées. Le PIB ainsi calculé est appelé PIB aux prix du marché, par opposition au PIB aux coûts des facteurs. Ce dernier s’obtient en retranchant les impôts indirects nets des subventions :

PIB au coût des facteurs = PIB aux prix du marché -Impôts indirects nets des subventions.

On peut considérer que le passage au PIB au coût des facteurs constitue une correction et permet d’obtenir une mesure plus exacte de la valeur de la production nationale car les impôts indirects s’ajoutent aux prix et les gonflent, donc entraînent une surestimation du PIB alors que les subventions (comme il s’agit des subventions liées à la production), réduisent les prix et sont donc à l’origine d’une sous estimation de la valeur de la production.

II. Les comptes nationaux : Le compte d’exploitation

Il a pour objet l’enregistrement des opérations de répartitions liées à la production. Il sert à apprécier d’une façon globale la profitabilité et la rentabilité des activités productives.

Le solde qui reste après avoir payer les salaires des employés et les impôts liés à la production nets de subventions est appelé excédent brut d’exploitation (EBE).

Compte d’exploitation des entreprises 

                                     Emploi                                                      Ressources
Salaire des employés

Impôts indirects

EBE

VA des entreprises

Subventions d‘exploitation

Conformément à nos hypothèses simplificatrices, seules les entreprises ont un EBE positif, les ménages ne produisent pas et la valeur ajoutée de l’Etat est constituée uniquement par les salaires ; Donc l’EBE de l’Etat est toujours nul.

PIBm = Salaires payés par les entreprises + Impôts indirects + EBE – Subventions d’exploitation.

III. Les comptes nationaux : Le compte de revenu

Il a pour objet l’enregistrement des opérations de répartition non directement lié à la production. Il sert à dégager le revenu disponible (RDB) de chaque agent. Les agents pour lesquels le compte de revenu doit être établit sont les ménages et l’Etat.

Compte de revenu des ménages

Emploi                                                      Ressources
Impôt direct

RDB m

 E.B.E

Salaires : Etat, entreprises

Transferts Nets de l’extérieur

Compte de revenu de l’Etat

Emploi                                                      Ressources
Subvention d’exploitation

RDBa

Impôts directs et Indirects

Transfert net de l’extérieur

Σ RDB = PNB = PIB total + transferts net

IV. Les comptes nationaux : Le compte d’utilisation du revenu

Ce compte indique la répartition du revenu disponible brut entre la consommation et l’épargne. La consommation finale représente la valeur des biens et services utilisés pour la satisfaction directe des besoins humains

Compte d’utilisation de revenu des ménages

Emploi                                                      Ressources
Consommation finale

Epargne bute

 RDBm

Compte d’utilisation de revenu de l’Etat

Emploi                                                      Ressources
Consommation finale

Epargne bute

RDBa

Ce compte d’utilisation du revenu s’établit pour les ménages et l’Etat. La somme de leurs consommation finale mesure la consommation nationale. Pour l’Etat il y a encore un problème de mesure de la consommation finale car elle ne correspond pas à un phénomène concret et naturel comme c’est le cas de la consommation finale des ménages.

C’est pourquoi on va procéder par convention : La consommation finale de l’Etat coïncide avec sa production de services non marchands. L’Etat consomme sa production.

Cette convention se justifie par le fait que l’Etat paye pour ses dépenses et non le public ce dernier en bénéficie gratuitement. L’Etat affecte une partie de son RDB à la satisfaction des besoins sociaux.

L’épargne est par définition la partie du revenu non consommée. Elle est généralement positive mais elle peut être négative ( pour l’Etat) et dans ce cas le pays éprouve un besoin de financement et s’endette.

V. Les comptes nationaux : Le compte de capital

Il décrit l’utilisation de l’épargne brute. Ce compte permet de confronter et de comparer l’investissement et l’épargne des divers agents et de dégager les moyens de financement. Il va s’avérer que certains dégagent un excèdent : capacité de financement alors que d’autres vont accuser un déficit : besoin de financement.

Si à l’échelle national, il n’y a pas équilibre entre besoin et capacité de financement, il y a alors un mouvement de capitaux ( en cas de besoin le pays doit s’endetter et en cas d’excédent le pays doit exporter le capital).

Dans le cadre de nos hypothèses les entreprises ont toujours un besoin de financement, les ménages ont une capacité d financement alors que la situation de l’Etat est indéterminée.

Investir : c’est allouer des ressources à des emplois susceptibles d’engendrer des ressources et des consommations plus utiles dans l’avenir.

L’investissement en comptabilité nationale regroupe ce qu’on appelle le FBCF ( Formation Brute de Capital Fixe) et la variation de stock.

La FBCF représente la valeur des biens durables acquis par les unités de production pour être utilisée pendant au moins un an dans le processus de production.

La variation des stocks : Les stocks comprennent tous les biens autres que les biens de capital fixe détenu à un moment donné par les unités de production

Compte de capital

Emploi                                                      Ressources
FBCF

Variation des stocks

Capacité de financement (l’épargne > investissement)

Epargne brute

Compte de capital

Emploi                                                      Ressources
FBCF

Variation des stocks

Epargne brute

Besoin de financement (l’épargne<investissement)

VI. Les comptes nationaux : Le compte financier

Les comptes financiers des différents agents permettent de récapituler les opérations financières.

Ces opérations permettent à ceux qui disposent de capacité de financement de financer les activités programmées par ceux qui ont des besoins de financement.

Les opérations financières s’accompagnent d’émission des titres de propriétés ou emprunt reconnaissent les droits de ceux qui ont fourni les moyens de financement.

Par exemple lorsque les entreprises investissent, elles émettent des actions qui représentent des titres de propriétés d’une partie du capital et donnent droit à une part des bénéfices.

Les actions sont achetées par les ménages car ils ont toujours une capacité de financement. Alternativement, les entreprises peuvent recourir à l’emprunt en émettant des obligations rapportant un bénéfice garantit mais sans entraîner un droit de propriétés.

De même l’Etat pur financer son déficit budgétaire peut émettre des titres d’emprunt qu’il vend aux ménages à travers les banques.

Pour la suite de ce cours, il sera supposé qu’il n’existe qu’une seule catégorie de titres.

Les titres émis par les entreprises par exemple, et acquis par les ménages seront indiqués par ΔBem.

D’une manière générale, les titres émis par l’agent i et acquis par l’agent j seront
indiqués par ΔBij.

On utilisera toujours :

  • la lettre a pour indiquer l’Etat,
  • la lettre e pour indiquer les entreprises,
  • la lettre m pour indiquer les ménages,
  • la lettre x pour indiquer l’extérieur.

L’Etat a un privilège sur les autres agents car il peut émettre de la monnaie (ΔM) en plus de titres.

Ainsi, pour un agent disposant d’une capacité de financement, il les emploie sous forme d’acquisitions additionnelles de titres ou de monnaie.

Les ménages, en particulier, vont acheter les titres émis par les entreprises ou par l’Etat et s’ils leur restent un excédent ils achèteront des titres étrangers. Ils ont la possibilité de garder dans leur portefeuille plus de monnaie.

Compte financier des ménages

Emploi                                                      Ressources
ΔBem
ΔBam
ΔBxm
ΔM
Capacité de financement

Compte financier des entreprises

Emploi                                                      Ressources
Besoin de financement ΔBem

ΔBex

Si l’Etat a un besoin de financement :

Compte financier de l’Etat

Emploi                                                      Ressources
Besoin de financement ΔBam

ΔBax

ΔM

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