L’environnement constitue aujourd’hui un domaine pluridisciplinaire, dépassant la seule compétence des spécialistes physiques et naturelles. L’économie d’environnement traite des relations entre l’économie sociale et les systèmes écologiques qui l’entourent. Au sens large, elle comprend aussi l’économie des ressources naturelles.
Après avoir définir le concept de l’économie de l’environnement, nous allons présenter les concept clés de cette dernière , puis donner un petit aperçu sur les grands courants de pensée en économie de l’environnement ,et enfin traiter le développement durable, comme une coopération entre environnement et développement.
Table de matières
Concepts clés de l’économie de l’environnement
L’économie de l’environnement traite des défaillances du marché dues à l’usage des actifs naturels en recourant à plusieurs concepts anciens et nouveaux de l’économie.
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Ressources naturelle ou actifs naturel
Une ressource naturelle ou actifs naturel, désigne les bien non productibles mais ayant une utilité pour l’homme. Plus précisément; Glodier (1984) indique qu’une réalité naturelle e devient un ressource pour l’homme que par l’effet combiné de deux conditions : qu’elle puisse directement ou indirectement répondre à un besoin humain ; que l’homme dispose des moyen techniques de la séparer du reste de la nature et de la faire servir à ses fins.
A partir de ces considérations, on peut définir une ressource naturelle, comme un élément de l’environnement qui fournit des biens et services utiles, qui puisse être exploité et qui est dépendant des mécanismes naturels pour son abondance et sa distribution.
Ecosystème
Un écosystème désigne l’ensemble dynamique formé par une communauté de plants, d’animaux et de micro-organismes et son environnement non biologique, tout interagissant comme une même unité fonctionnelle. Les écosystèmes comprennent notamment les désert, les récifs coralliens, les zones humide, les forets tropicales, les parcs urbains, les terres cultivées, etc.
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Services éco systémiques
Les services rendus par les écosystèmes sont les bienfaits que les humains et autres organismes vivants tirent des écosystèmes. Parmi ceux-ci, on peut citer : denrées alimentaires, eau douce, régulation du climat, protection contre les risques naturels control de l’érosion, ingrédients pharmaceutiques et loisirs.
Les grands courants de pensée en économie de l’environnement
La qualité environnementale devenant rare, l’économie de l’environnement a pris un essor que nul n’aurait pu prédire jusque dans les années 1960.
La réalisation de problèmes environnementaux (l’acidification de l’air, des sols et des eaux, de l’accumulation de déchets solides et de la pollution thermale), durant les années 1960-1970 n’a pas inquiété outre mesure les économistes qui avaient un cadre conceptuel et des outils analytiques prêts à étudier ces problèmes: l’économie néoclassique, en particulier l’économie du bien-être, avec les politiques publiques qui en découlent consistant en instruments de régulation ou de marché (Baumol et Oates, 1988).
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La pollution est une externalité liée à une défaillance de marché qui peut être diminuée, voire supprimée, par un éventail d’instruments comme les impôts (taxe de Pigou), les normes, les permis et les interdictions. Avant d’utiliser ces instruments, Coase (1960) argumente de façon convaincante que les externalités peuvent disparaître si les droits de propriété sont bien établis en l’absence de coûts de transactions.
Depuis les années 1990, les instruments économiques ont pris de l’importance. De nouveaux instruments en sus de la régulation et de l’incitant économique du type volontaire sont apparus, comme l’éco certification, et récemment la divulgation de l’information.
L’approche néoclassique est vite apparue limitée devant l’ampleur qu’a prise la question environnementale dans le développement de la planète. Même s’il reste encore certains écologistes sceptiques (Lomborg, 2004), l’opinion publique comprend mieux qu’auparavant les tenants et aboutissants du problème créé par l’explosion démographique et la croissance économique.
Les objectifs de protection de l’environnement et de développement économique sont plus difficilement conciliables que complémentaires et nécessitent des politiques élaborées. Un choix s’impose alors souvent entre l’utilisation ou la non-utilisation d’une ressource naturelle. Les réponses des économistes ne donnent pas toujours une solution à ce problème de choix.
Dans un modèle à deux périodes, Olson (1990) montre que l’information et l’apprentissage ne permettent pas toujours de faire un choix entre préservation ou utilisation d’une ressource comme input dans un processus de production.
Les décisions d’utilisation de ressources environnementales sont souvent effectuées dans un contexte incertain (Neumayer, 1998). L’incertitude peut concerner les bénéfices liés à la non utilisation (ou préservation) d’une ressource dans un processus de production. Mais elle peut également concerner la productivité de la ressource employée dans un processus de production.
Pour chaque option, préservation ou utilisation de la ressource, il existe des effets irréversibles : une consommation réduite de biens produits pour la première option, et une réduction de la ressource naturelle dans le cas de la deuxième option. Le choix peut parfois être plus évident quand la ressource naturelle considérée a fait l’objet d’une valorisation.
Tant que les préférences des individus n’ont pas été révélées, les recommandations sont celles de la conservation et de l’application du principe de précaution (Henry, 2002).
Aujourd’hui, l’économie environnementale s’est élargie considérablement pour englober à la fois les aspects transfrontaliers et d’insécurité, mais aussi la dimension intergénérationnelle (temps) et globale (espace) du problème.
Enfin, la problématique s’est accrue, liée au développement économique durable et à la qualité de la vie dans les pays en développement et industrialisés.
Cependant, même cette économie environnementale élargie ne satisfait pas tout le monde. Les écologistes, les économistes écologiques, certains politologues argumentent pour une durabilité forte sans substituabilité entre environnement et autres acteurs de production et un environnement sans prix (Harou, 1998).
Le développement durable, une coopération entre environnement et développement
Dans son principe, le concept « développement durable » réconcilierait donc viabilité économique, protection de l’environnement et équité sociale à l’échelle mondiale. À ces trois « objectifs », des experts des pays du Sud ont ajouté en 2002 (Conférence de Johannesburg) un quatrième : le respect de la diversité culturelle et les échanges nécessaires entre cultures, car le développement concerne toute l’humanité.
Le Développement Durable se veut un processus de développement qui concilie l’écologie, l’économie et le social et établit un cercle vertueux entre ces trois pôles.
C’est un développement économique efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable. Il est respectueux des ressources naturelles et des écosystèmes, support de la vie sur terre, qui garantit l’efficacité économique, sans perdre de vue les finalités sociales du développement que sont la lutte contre la pauvreté, contre les inégalités, contre l’exclusion et la recherche de l’équité. Une stratégie de développement durable doit être gagnante de ce triple point de vue, économique, social et écologique.