La logistique est maintenant au cœur des priorités de l’entreprise parce qu’elle contribue fortement à la performance de celle-ci. Les performances logistiques se mesurent au niveau opérationnel, par le degré d’efficience atteint, c’est à dire, par le rapport entre, d’un coté les résultats obtenus (qualité de service) et de l’autre les ressources consommées à cette intention (coûts de circulation).
Table de matières
Définitions du concept de performance logistique
La performance logistique de l’entreprise est un concept multiple qui doit être appréhendé de façon transverse et globale dans la mesure où les flux ne s’arrêtent pas aux frontières de l’entreprise.
Sa traduction n’est cependant pas évidente face à la complexité de la chaîne logistique. Quels que soient les objectifs poursuivis par les entreprises et les relations d’affaires qu’elles entretiennent, rappelons que la finalité de la chaîne logistique est de répondre à la demande du client au moindre coût avec le minimum d’impact sur l’environnement.
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Il s’agit du but commun de tous les acteurs de la supply Chain vers lequel tous les indicateurs de performance doivent être tournés. En ce sens, nous définissons la performance logistique comme la résultante de quatre facteurs clés : la fiabilité, L’efficience, la réactivité et le respect de l’environnement sur lesquels tout Supply Chain Manager doit agir pour remplir sa mission.
Comment améliorer la performance ?
C’est en améliorant la performance globale de la chaîne que chaque entreprise pourra améliorer sa propre performance (et non l’inverse), mais cela suppose que l’entreprise coordonne efficacement avec ses partenaires.
A ses propos, en plus de l’idée de coordination, vient se greffer la justification stratégique des chaînes logistiques, qui est d’établir entre elles un rapport gagnant-gagnant aux entreprises partenaires, quitte à accorder des compensations aux maillons défavorisés.
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En définitive, la mise en place d’un système de performances traduit implicitement un désir de contrôle et d’amélioration des performances, ce qui s’applique tout aussi bien au contexte de la réingénierie du système considéré qu’à son exploitation.
Les dimensions de la performance logistique
Le taux de service
Le contrat avec le client est une promesse qu’il est vital d’honorer convenablement pour l’image de l’entreprise fournisseur. Il est impératif de livrer le client dans les conditions prévues en fonction de la demande.
Le premier indicateur logistique est donc le taux de service. Il est l’objectif principal de toute entreprise soucieuse du respect de ses engagements envers ses clients.
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Le taux de service mesure la proportion des produits livrés à temps par rapport à tous ceux que les clients ont demandé à une date donnée (ou le nombre de commandes qui ont été honorées en quantité, qualité et délai par rapport au nombre total de commandes reçues).
Le calcul de base de cet indicateur est donc : Taux de service = T = Quantité totale de produits livrés à temps / Quantité commandée (en %).
Les délais
Le délai est une notion indispensable à maîtriser. En effet, non seulement les clients attendent un produit de qualité à un coût intéressant mais ils attendent aussi un délai.
Suivant les produits, les secteurs, les pays, cette dimension du délai peut prendre une part prépondérante dans le choix qu’un client fait de son fournisseur.
Il existe le temps de réactivité, qui correspond au délai entre la demande de livraison et la livraison réelle. Le temps d’écoulement quant à lui représente le temps de traversée des produits du point d’entrée au point de sortie d’un site. Il est nécessaire de définir et de mesurer ces temps.
Le coût des flux
Il y a tout d’abord les coûts d’approvisionnement qui correspondent aux frais engagés pour :
- Négocier auprès du fournisseur
La mise au point des spécifications techniques et des conditions financières de la commande nécessite d’y consacrer du temps : frais de manutention. Il est donc important de déterminer les frais moyens de passation d’une commande.
- Le cycle de commande
Celui-ci correspond au temps écoulé à partir de la passation de commande par le client jusqu’au moment où il prend livraison complète du produit. Il y a donc 6 étapes :
Préparation de la commande, réception et enregistrement de la commande, processus de préparation, entreposage / manutention / emballage, transport de la commande, livraison et déchargement de la commande entre les mains du client.
Le cycle total prend en moyenne 13 jours (de 5 à 21 jours !). Cependant, cette variabilité du cycle de commande peut poser problème car elle implique une augmentation des stocks de sécurité ! Donc des frais.
Il est donc nécessaire pour chaque fournisseur de connaître la durée du cycle de commande et le pourcentage de commande complètement livrée par rapport à l’ensemble des commandes de chaque fournisseur : c’est le taux de performance des commandes.
- La réception de la marchandise
Il faut manutentionner et contrôler la conformité de la livraison. C’est pourquoi des indicateurs doivent être définis pour les coûts de manutention. Il y a ensuite les coûts d’expédition qui comprennent :
- Frais de manutention
Ils représentent les coûts de préparation de commande à livrer (mise en colis, palettes) et de chargement des livraisons.
- Les coûts de transport
Le taux de remplissage des unités de transport et le coût du transport en lui-même doivent être définis et mesurés. Ces coûts de transport doivent être identifiés par segments : par fournisseur, par client, par mode de transport, par prestataire de service, par produit…
Vers l’excellence logistique
Pour évaluer le niveau de performances logistiques d’une entreprise, plusieurs composantes basiques doivent être sondées :
l’établissement de liens solides avec les clients fondés sur la compréhension des besoins mutuels (nécessité de l’audit du service clientèle),
- la mise en œuvre d’un puissant partenariat fournisseur,
- l’existence d’une planification logistique à long terme,
- la mise en place de programmes d’amélioration continue de la qualité, – l’implication et la mobilisation du personnel dans ces processus,
- l’utilisation de systèmes d’information comme aide à la coordination intra et inter organisationnelle,
- le recours actif à des indicateurs de performance au niveau des coûts et de la qualité de service.
Les quatre leviers de la logistique durable
Nous introduisons ici la notion de leviers logistiques faisant le lien entre la supply Chain et les objectifs de développement durable. Au nombre de quatre, les leviers de la logistique durable se répartissent comme suit :
La fiabilité logistique
Une organisation est dite fiable lorsque la probabilité de remplir sa mission sur une durée définie correspond à celle spécifiée dans le contrat ou le cahier des charges.
Dans le cas de la logistique, la fiabilité se traduit par la capacité à livrer des commandes parfaites conformément aux attentes des clients. Symbolisée par un levier à l’équilibre, la fiabilité logistique recouvre les notions de respect des engagements de moyen et de résultat par rapport aux spécifications et aux objectifs prédéfinis.
Elle nécessite des ressources, des compétences et des connaissances fiables et précises tout au long de la chaîne logistique en adéquation avec les compétences requises.
De même, l’information doit être symétrique aux produits. Par exemple, les fiches-produits doivent correspondre aux produits, ainsi que les stocks informatiques doivent refléter les inventaires physiques.
L’efficience logistique
L’efficience est le rapport « Efficacité / Coût ». Elle désigne le fait de réaliser un objectif avec le minimum de moyens engagés possibles. Elle ne doit pas se confondre avec l’efficacité qui ne mesure que l’atteinte d’un objectif sans précision des moyens utilisés.
Les principes de l’efficience industrielle et logistique font appel aux économies d’échelle, à la standardisation des produits et des processus, à l’automatisation des opérations, à l’amélioration de la visibilité, à l’organisation en flux, aux systèmes tirés par la demande, à l’optimisation des ressources, à la mutualisation de moyens logistiques et d’applications informatiques, à la mise en commun d’une fonction d’entreprise (par exemple : gestion des commandes, élaboration des prévisions de vente, pilotage des flux, etc.) et à la collaboration interentreprises.
Ils recourent également aux techniques de Qualité Totale pour la rationalisation des produits et des processus, la réduction des coûts et l’élimination systématique des gaspillages dans une démarche d’amélioration continue (démarche Lean, kaizen, etc.).
On représente l’efficience logistique par un bras de levier démultipliant l’effort fourni pour l’obtention d’un résultat optimal.
Être efficient, c’est être efficace en faisant une bonne utilisation des ressources (humaines, informationnelles, matérielles, financières, etc.) avec un impact positif sur la rentabilité et la trésorerie des entreprises et sur l’environnement dès lors que la consommation des ressources est minimisée.
La réactivité logistique
Une entreprise réactive est dotée de moyens flexibles qui, s’ils sont assez légers, lui permettent d’être agile. La réactivité est la capacité d’adapter rapidement les volumes de production et la variété des produits aux fluctuations de la demande, ainsi que d’accélérer la mise sur le marché d’un nouveau produit.
L’éco-logistique
L’éco-logistique est une démarche de réduction des nuisances environnementales générées par les activités logistiques tout au long de la supply Chain.
Aujourd’hui, la mise en œuvre de plusieurs types de programme de développement durable est possible tels que la certification ISO 14001 concernant le management environnemental, l’utilisation d’énergies renouvelables, la réduction de la consommation d’eau, le tri et le recyclage des emballages (programme Eco-Emballages), etc.
Au plan de la logistique durable, les programmes concernent plus spécifiquement la formation des chauffeurs à l’éco-conduite, l’utilisation de modes de propulsion hybrides, la mutualisation des entrepôts et du transport ou L’aérien et le maritime pour réduire la consommation énergétique, les émissions de gaz à effet de serre et la congestion des axes routiers.
Compte-tenu de son approche tournée vers les objectifs sociaux et environnementaux alliés aux performances économiques, le levier éco-logistique est représenté par une boucle vertueuse associant les trois piliers du développement durable appliqués à la logistique.
La place de la gestion logistique sur la performance de l’entreprise
MASOZERA, G. montre que la gestion logistique a pour rôle d’assurer de manière aussi efficace que possible l’organisation et de déroulement du processus de production qui porte sur des biens et de services . Elle est un élément de la compétitivité de l’entreprise.
Elle contribue à déterminer :
- le niveau de prix de revient..
- l’importation de délai de livraison.
- la qualité des produits livres.
Le champ couvert par logistique est large, il est nécessaire de les présenter selon les classifications la plus classique en deux niveaux :
- Au niveau de la planification : on se heurte à un ensemble de question liée à la gestion des capacités de production. Une fois les objectifs de production fixés en fonction de la demande, il convient de déterminer l’importance des ressources stables à mobiliser pour atteindre (équipements, ressources financières…)
- Au niveau de pilotage : on doit déterminer les besoins c’est-à-dire la gestion des besoins, en d’autres termes organiser les activités de production sous forme du volume et de temps. On doit déterminer avec précision les approvisionnements nécessaires, passer les commandes en fonction du délai exigé et fixé les dates de livraison.
Les conditions de réalisation d’une supply Chain performante
- La supply Chain se doit d’être en accord parfait avec la stratégie d’entreprise.
La performance de la supply Chain conditionne concrètement la faisabilité de la plupart des stratégies engagées. En effet, il s’agit toujours, Soit de conquérir de nouvelles parts de marché, soit de fidéliser les clients, soit d’améliorer la rentabilité de chaque client, soit les trois à la fois.
- La supply Chain doit être alignée avec les besoins clients.
En fait, il est nécessaire considérer le processus dans sa totalité depuis le premier fournisseur jusqu’au client final. L’idée étant que dans un système optimal, il ne doit exister aucune rupture dans cette chaine globale, aucun maillon fragile n’est acceptable.
- Enfin, la supply Chainse doit être adaptative.
Les besoins clients évoluent, les marchés changent constamment.il s’agit d’être réactif au niveau de tous les maillons de la chaine. Un seul angle de vue est à considérer la performance globale de la chaine.
Conclusion
Nous avons vu dans cet article ce que la performance et son importance au sein de l’entreprise, par ailleurs notre travail est essentiellement basé sur l’aspect qualitatif de la performance notamment l’aspect social de celle-ci.