La monnaie-voile : Jean-Baptiste Say et John Stuart Mill

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Dans le monde complexe de l’économie, de nombreux penseurs ont laissé leur marque en contribuant à façonner la compréhension de la monnaie et de son rôle dans l’économie. Parmi ces penseurs éminents, deux figures éminentes se détachent : Jean-Baptiste Say et John Stuart Mill.

Leurs idées et leurs contributions ont profondément influencé la pensée économique et la conception de la monnaie en France et au-delà.

Dans cet article, nous explorerons les théories de Say et de Mill concernant la monnaie et la loi des débouchés, ainsi que leurs perspectives sur la valeur de la monnaie-voile et son rôle dans l’économie.

Jean-Baptiste Say : la monnaie et la loi des débouchés

Jean-Baptiste Say, économiste français du XIXe siècle, est surtout connu pour avoir popularisé la pensée économique d’Adam Smith en France. Dans son célèbre « Catéchisme d’économie politique » publié en 1815, Say énonce la « loi des débouchés« . Selon cette loi, dès qu’un produit est terminé, il offre un débouché pour toute sa valeur.

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En d’autres termes, les échanges se font toujours avec des produits et non avec de la monnaie. Cette théorie de l’offre met en avant le rôle central de la production dans l’économie, car c’est la production qui crée un revenu équivalent à la valeur des biens et services produits.

La monnaie, selon Say, n’est qu’un moyen de faciliter les transactions économiques. Elle est comparée à l’huile qui adoucit les mouvements d’une machine compliquée, en facilitant les échanges dans l’économie humaine.

Pour Say, la monnaie n’affecte pas les grandeurs réelles de l’économie ni les prix relatifs des marchandises. Elle est simplement un instrument technique permettant de réaliser plus rapidement et commodément les échanges qui auraient lieu en l’absence de monnaie, dans une économie de troc.

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Say considère la monnaie comme une marchandise comme les autres, présentant deux avantages majeurs : elle sert d’intermédiaire dans les échanges et peut être subdivisée en petites valeurs pour faciliter les achats.

Cependant, il rejette l’idée que la monnaie puisse servir de mesure des valeurs, car sa valeur varie sur le marché en fonction de l’offre et de la demande. Pour Say, la valeur de la monnaie réside dans la valeur intrinsèque de la marchandise-monnaie, principalement l’or et l’argent.

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Bien que la théorie de Say ait été une avancée significative dans la compréhension de la monnaie et de l’économie, elle a suscité des débats quant à la validité de certaines de ses conclusions.

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Notamment, l’idée que la monnaie ne peut jamais être un obstacle à l’échange a été critiquée par certains économistes, car des périodes de crise peuvent entraîner des déséquilibres temporaires entre l’offre et la demande, affectant ainsi les échanges.

John Stuart Mill : utilitarisme et conception minimaliste de la monnaie

John Stuart Mill, économiste et philosophe britannique du XIXe siècle, a laissé une empreinte durable sur de nombreux domaines de la pensée. En économie, il a également été influencé par les travaux de son père James Mill et de Jean-Baptiste Say.

Mill est surtout connu pour son utilitarisme et sa défense de la liberté individuelle, mais ses idées sur la monnaie méritent également notre attention.

Dans ses « Principes d’économie politique », Mill rejoint Say sur l’idée que la monnaie n’est qu’un simple instrument pour faciliter les échanges et qu’elle ne modifie pas les lois de la valeur. Selon Mill, la monnaie n’affecte pas les prix relatifs des marchandises et ne change rien par rapport à un système de troc.

Pour lui, la valeur de la monnaie est simplement la valeur des biens et services qu’elle permet d’acquérir. Cependant, Mill considère que la monnaie doit être adossée aux métaux précieux, tels que l’or et l’argent, dont la valeur repose sur le coût de production de ces métaux.

Mill adhère également à la théorie quantitative de la monnaie, selon laquelle une augmentation de la quantité de monnaie en circulation entraîne une augmentation proportionnelle des prix.

Il reconnaît que les prix relatifs peuvent fluctuer, mais il estime que la relation globale entre la quantité de monnaie et le niveau général des prix est respectée en moyenne. De plus, Mill souligne l’importance de la vitesse de circulation de la monnaie, qui joue un rôle crucial dans son impact sur l’économie.

En ce qui concerne les billets de banque, Mill est favorable à leur utilisation en raison de leur faible coût de production, mais il se méfie des abus potentiels des banques dans la création monétaire. Il pense qu’une monnaie inconvertible (papier-monnaie sans valeur intrinsèque) ne peut être bénéfique que dans des conditions très restrictives, avec une gouvernance responsable et une banque indépendante.

Conclusion

Les contributions de Jean-Baptiste Say et de John Stuart Mill à la pensée économique ont grandement influencé la compréhension de la monnaie et de son rôle dans l’économie. Say a mis en avant l’idée que la monnaie n’est qu’un moyen de faciliter les échanges et que son impact sur l’économie réelle est limité. Mill, quant à lui, a développé une conception minimaliste de la monnaie en la reliant aux métaux précieux et en soulignant son rôle de facilitateur d’échanges.

Cependant, ces théories ne sont pas sans critiques. Certains économistes ont remis en question l’idée de l’absence d’obstacle à l’échange en période de crise, ainsi que la stricte proportionnalité entre la quantité de monnaie et le niveau des prix.

En fin de compte, la monnaie reste un sujet complexe et essentiel pour comprendre le fonctionnement de l’économie. Les théories de Say et de Mill, bien que controversées, ont ouvert la voie à des débats passionnants et à des développements ultérieurs dans la pensée économique.

Alors que nous explorons ces idées, il est important de reconnaître que la compréhension de la monnaie et de son rôle est en constante évolution. Les économistes continuent de débattre et d’approfondir ces questions cruciales, contribuant ainsi à façonner l’avenir de l’économie mondiale.

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