La croissance économique est un phénomène économique quantitatif et structurel (durable) qui modifie les structures (secteurs d’activités). Son accélération permet l’amélioration des conditions matérielles de la société qui en bénéficie. La croissance économique est donc recherchée par toutes les nations. Il est donc utile d’en avoir une approche exacte.
Table de matières
Définition et mesure de la croissance économique
Définition de la croissance économique
la croissance économique est l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes d’un indicateur de dimension: Pour une nation on a le PIB ou le PNB.
La mesure de la croissance économique
La croissance économique est généralement mesurée par l’utilisation d’indicateurs économiques dont le plus couramment utilisé est le Produit intérieur brut.
Il mesure la somme des valeurs ajoutées des entreprises du pays, auquel on ajoute le solde de la balance extérieure. Il offre donc une certaine mesure quantitative du volume de la production. Afin d’effectuer des comparaisons internationales, on utilise également la Parité de pouvoir d’achat, qui permet de mesurer le pouvoir d’achat dans une même monnaie.
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Pour comparer la situation d’un pays à des époques différentes on peut également raisonner à monnaie constante.
L’indicateur du PIB reste cependant imparfait comme mesure de la croissance économique et du développement. Il est pour cela l’objet de plusieurs critiques : il ne mesure ainsi pas, ou mal, l’économie informelle.
D’autre part, s’il prend en compte la production des services publics gratuits, il ne mesure pas l’activité de production domestique (ménage, potagers, etc.). Selon la boutade d’Alfred Sauvy, il suffit de se marier avec sa cuisinière pour faire baisser le PIB.
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La fiabilité de l’instrument de mesure. Il ne doit pas s’altérer pas au cours du temps. Or, les agrégats sont tous évalués en monnaie dont la valeur est souvent influencée par l’inflation.
Le taux de croissance
La croissance se mesure par le pourcentage d’augmentation du P.I.B. ou d’une autre grandeur au cours d’une période. Ce pourcentage d’augmentation du PIB est appelé le taux de croissance.
Taux de croissance = (PIBn – PIBn-1X 100) / PIBn- 1
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La croissance se mesure par deux approches:
– la croissance nominale
– la croissance réelle
La croissance en valeur ou croissance nominale mesure l’augmentation du P.I.B. évalué au prix du marché
La croissance en volume ou croissance réelle mesure l’augmentation effective du P.I.B. Cette augmentation exclue le niveau de l’inflation.
Taux de croissance réelle = taux de croissance nominale- taux d’inflation
Les indicateurs économiques
La croissance se mesure par l’augmentation d’un agrégat. Dans l’optique de la production les indicateurs suivants permettent d’apprécier l’amélioration des conditions matérielles des citoyens.
P.I.B. nominal mesure les biens et les services aux prix en vigueur de la période où ils sont produits. II permet de calculer la croissance nominale
P.I.B. réel mesure la quantité de biens et services produite par l’économie. Il permet de mesurer la croissance réelle.
P.I.B. réel par tête mesure le bien-être économique, l’enrichissement individuel moyen. Il permet de calculer la croissance réelle du PIB par tête
Taux de croissance du PIB / tête =Taux de croissance réelle du PIB / Taux de croissance de la population
- La signification limitée des indicateurs de croissance économique
Les agrégats par tête ne fournissent que des moyennes souvent peu significatives. Car ils n’intègrent pas les inégalités liées à la répartition des revenus.
Aussi, les indicateurs ne fournissent que des présomptions de progrès économique et une mesure de celui-ci.
Pour y remédier, on procède à la détermination des indicateurs sociaux qui répond à un double objectif d’amélioration de la qualité de la vie et de la réduction des inégalités.
Les aspects de la croissance économique
La croissance présente des aspects à la fois économique, social et technique
Les aspects économiques de la croissance
La croissance peut être intensive, extensive potentielle, zéro ou équilibrée
La croissance intensive
Augmentation, par des gains de productivité, de la production à volume de facteurs de production identiques, notamment sans création d’emplois supplémentaires. Cette hausse de la productivité est liée au progrès technique.
La croissance extensive
Croissance obtenue par l’augmentation des quantités de facteurs de production (capital ; travail) La croissance extensive génère des créations d’emplois. (Culture de nouvelles terres, ouverture de nouvelles usines).
La croissance potentielle
Croissance obtenue par l’utilisation optimale de tous les facteurs de production dont dispose le pays. La croissance équilibrée
Croissance obtenue dans les équilibres macroéconomiques classiques (équilibre du budget de l’Etat, sans inflation, avec le plein emploi des facteurs de production. Une croissance qui n’entraîne pas de disparités régionales.
Croissance zéro
Croissance qui respecte l’équilibre écologique, qui ne détruit pas les ressources naturelles déjà limitées.
Les aspects techniques de la croissance
Les aspects techniques amplifient la croissance. Ils se traduisent par le progrès technique. Le progrès technique est tout phénomène qui permet l’obtention d’un niveau de production plus élevé sans que le volume des facteurs de production utilisés ait été modifié.
Les aspects sociaux de la croissance
Ils se traduisent par les indicateurs sociaux qui indiquent le niveau de développement comme le capital humain, la consommation par tête, le revenu par tête.
Les facteurs de la croissance économique
La croissance économique se fonde sur des facteurs économiques et non économiques.
Les facteurs économiques de la croissance économique
Les éléments économiques sont susceptibles d’entraîner la croissance:
L’industrie
Elle est considérée comme le moteur d’une croissance continue. De ce fait, les pays du tiers monde sans véritable tissu industriel restent soumis aux rythmes aléatoires de la production agricole pour amorcer leurs croissances.
Les échanges extérieurs
Les exportations élargissent le marché des produits nationaux. Elles peuvent déclencher et entretenir la croissance économique.
Les importations des technologies sont sources d’efficacité nationale et donc sources de croissance.
En somme les échanges internationaux jouent un rôle déterminant dans la croissance économique d’un pays. En effet, les mouvements de marchandises, des facteurs de production (travail, capital) incitent à rechercher des gains de productivité à cause de la concurrence étrangère qu’ils engendrent.
La demande nationale
Le niveau de la demande intérieure est un stimulant de l’activité économique. En effet, la pression de la demande contribue à la hausse des prix sur les marchés et stimule la hausse de la production.
Le niveau de l’emploi
Le niveau élevé de l’emploi autorise une forte demande et donc une stimulation à la hausse du niveau d’activité qui entraîne la croissance.
L’épargne et l’investissement
Le niveau de l’épargne nationale est un atout pour financer les investissements qui sont nécessaires à la croissance.
Les facteurs non économiques de la croissance
La croissance reflète au-delà de son contenu, la capacité qu’a une société de susciter et de supporter le changement. Elle est donc un phénomène culturel, politique, juridique et social.
Les facteurs culturels
Les systèmes de valeurs culturelles (les coutumes, la spiritualité, les attitudes vis-à-vis du travail…) sont essentiels pour amorcer la croissance. Car ils témoignent de la place de l’homme dans la société et permettent à l’homme de maîtriser son environnement et d’améliorer son sort matériel.
Les facteurs juridiques
L’existence d’une législation claire sur la propriété et d’une justice impartiale encourage les investissements et le développement des activités qui sont des sources de la croissance.
Les facteurs politiques
La présence des institutions démocratiques et une politique d’intégration nationale sont sources de croissance. En effet, elle entraîne une stabilité politique dans le pays capable d’attirer les investisseurs étrangers.
Les facteurs sociaux
La lutte contre l’exclusion, contre la désintégration des normes assurant l’ordre social entraîne la croissance.
Le développement des ressources humaines, le niveau de la population active, la qualité du travail, la durée du travail stimulent la croissance.
La politique de santé, d’éducation, de formation technique et professionnelle favorisent la croissance en élevant la productivité.
Le progrès technique
Le progrès technique est tout phénomène permettant l’obtention d’un niveau de production plus élevé sans que le volume des facteurs utilisés ait été modifié. Le progrès technique peut être neutre ou non neutre.
Le progrès technique neutre
II ne modifie pas l’équilibre entre les facteurs de production. L’hypothèse de neutralité du progrès technique amène à admettre que le progrès technique n’est en aucune manière lié à l’amélioration de la qualité des facteurs. Trois théories expliquent la neutralité du progrès technique.
La neutralité au sens de Hicks
Le progrès technique est neutre au sens de Hicks, lorsqu’il élève la productivité marginale des facteurs de production (L, K) dans les mêmes proportions sans entraîner de modifications de la combinaison productive et de changement dans la répartition du revenu.
La neutralité au sens de Harrod
Le progrès technique est neutre au sens de Harrod lorsqu’il élève la seule productivité du facteur travail
La neutralité au sens de Solow
Le progrès technique est neutre au sens de Solow lorsqu’il élève la seule productivité du facteur capital.
Le progrès technique non neutre
Le progrès technique n’est pas toujours neutre. Il peut modifier l’équilibre entre les facteurs. Ex: les machines réduisent le besoin de travail et accroissent la demande de capital, tout en augmentant les profits par rapport aux salaires.
D’autres inventions exigent moins de capital et plus de travail (le travail par équipe). Elles augmentent les salaires par rapport aux profits.
Des théories tentent d’expliquer l’incorporation du progrès technique dans les facteurs de production.
Le progrès technique non neutre au sens de Solow
C’est le progrès technique qui se manifeste lors du remplacement des biens capitaux. Il rend plus efficiente la capacité de production de la dernière génération de capitaux par rapport à la génération antérieure.
Le progrès technique non neutre au sens de Harrod
II se traduit par l’accroissement de la qualité du travail, du fait de la diffusion générale des connaissances, qui a des conséquences sur la productivité. Cette efficacité supérieure du travail est fonction:
- du niveau de l’éducation
- des changements dans la composition par âge de la population
- réduction des horaires de travail
- amélioration du cadre de la production
- l’environnement psychologique du travailleur qui influe sur l’intégration des travailleurs dans l’entreprise.
Le progrès technique non neutre au sens de Hicks
II est celui qui se manifeste à la fois dans le travail et dans le capital.
L’approche induite du progrès technique explique le progrès des économies avancées et la stagnation des économies du tiers monde.
Les effets de la croissance économique
La croissance économique améliore les indicateurs sociaux qui indiquent le niveau du bien être de la population. Une croissance dont les retombées sont équitablement reparties entraîne un développement équilibré des secteurs et régions du pays.
Les fluctuations économiques
La fluctuation économique est la variation de l’activité économique. Ses amplitudes, ses durées sont diverses. Elle est observée à l’aide des indicateurs macroéconomiques.
Elle se caractérise par une succession de phases :
Expansion – Crise- Récession -Reprise
L’expansion : Elle est un phénomène quantitatif se traduisant par une augmentation temporaire et réversible d’une grandeur économique.
Le trend ou tendance longue : le trend indique toute tendance animant le mouvement de l’activité économique dans le long terme.
Crise : Elle est la rupture brusque d’un mouvement ascendant de l’activité économique. Le moment de retournement d’un cycle économique. C’est un phénomène soudain, violent, perturbateur, qui se traduit par une chute brutale des prix et des valeurs, par des faillites des d’entreprises, des licenciements massifs de main-d’œuvre.
Le Récession : le terme de récession désigne un certain type de conjoncture. Il caractérise, dans le mouvement général de l’activité économique, une phase de ralentissement succédant à une phase d’expansion.
La Reprise : c’est une situation économique où lès activité redémarrent