l’innovation ouverte ou open innovation : Cadre conceptuel

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l’innovation ouverte ou bien l’open innovation se crie hautement dans les cieux du management de l’innovation. En vertu de son intitulé on peut estimer qu’il s’agit apparemment d’une nouvelle vision de l’innovation qui dépasse la sphère interne de l’entreprise vers l’externe selon une perspective de développent au sein des réseaux.

L’objectif de notre exposé c’est de répondre à la question suivante : quel est l’apport de l’innovation ouverte à l’entreprise ?

Dans cet article nous allons essayer de définir l’innovation ouverte et la situer dans son contexte d’apparition, de présenter ses caractéristiques et en fin faire un rapprochement entre innovation ouverte et innovation fermée en traitant la nature de relation existante. alors que cet article sera consacré la mise en place de l’innovation ouverte.

Donc, voici ce que vous allez apprendre dans cet article :

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naissance de l’innovation ouverte

Certes que l’innovation est une activité vitale pour l’évolution des entreprises , cependant certaine limitations touche les départements de l’innovation tels qu’on les connait. Pour Chesbrough ( professeur et directeur du center of innovation à Berkly ), le modèle d’innovation fermée a fonctionné durant la plus grande partie du 20ème siècle. Pourtant, cette manière d’innover se heurte à deux limites importantes.

La première découle de son intitulé : en effet l’ajout de l’adjectif ’’fermée’’ indique qu’il n y a aucune interaction avec l’extérieur est cela représente pour l’entreprise une insuffisance. car qu’elle que soit la puissance de l’entreprise : financière , R&D , nombre de brevets , son capital humain … le repli sur soi et le fait de refuser la collaboration peut être un mauvais choix car les exigences de l’environnement empêchent celle-ci de cavalier seule.

La seconde limite est moins intuitive. Elle repose sur les avantages procurés par la division du travail et l’effet de synergie. Car l’innovation s’inscrit parmi les choix stratégiques de l’entreprise qui lui coutent chère. Aussi, refuser de collaborer, vouloir à tout prix développer ses produits en interne de A à Z, peut s’avérer fortement contreproductif.

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De ce fait, il serait plus souhaitable pour les entreprises d’accepter de céder leurs inventions à des tiers dans certain cas et/ou d’accepter de collaborer sur les projets innovants. Car il ne faut pas oublier que l’union fait la force.

innovation fermée
Schéma de l’innovation fermée ou classique selon Chesbrough

Ces deux limites du modèle d’innovation fermée ont amené Chesbrough , considéré comme le père du concept d’innovation ouverte, à proposer une nouvelle modélisation du processus d’innovation. C’est bel est bien , l’innovation ouverte .

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Définitions de l’innovation ouverte

Le concept d’innovation ouverte a été introduit en 2003 par l’américain Henry Chesbrough pour aider les entreprises à gérer leur processus d’innovation. Selon lui « L’innovation ouverte est un paradigme d’innovation dans lequel les entreprises peuvent et doivent utiliser tant les idées développées à l’interne que celles provenant d’autres entreprises, tout en considérant les nouvelles manières de commercialiser et de faire avancer leurs propres technologies. L’innovation ouverte intègre ces nouvelles idées et ces nouvelles manières de faire dans un nouveau modèle d’affaires restructuré et jugé plus adéquat ».

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Plusieurs autres interprétations et définitions de l’innovation ouverte sont apparues par la suite, on se limite à citer celle de :

  • West ,Vanhaverbeke et Chesbrough (2006) : « L’innovation ouverte est à la fois un ensemble de pratiques permettant de tirer profit de l’innovation, il s’agit d’ un modèle cognitif pour créer et interpréter la recherche de ces pratiques ».
  • West et Gallagher (2006) : « L’innovation ouverte encourage et explore systématiquement une large gamme des sources internes et externes, elle intègre consciemment cette exploration avec des capacités et des ressources fermes, ainsi elle exploite largement ces opportunités à travers plusieurs canaux ».
  • Henkel (2006) : « L’ouverture des processus d’innovation dépasse de loin le marché de l’échange où la technologie est traitée comme un bien échangeable acheté et vendu sur le marché dans des circonstances appropriées. Les entreprises peuvent rendre leur technologie accessible au public afin de susciter développement collaboratif ».
  • Leadbeater (2007) : « Il y a deux visages de l’innovation ouverte: le outside-in où les idées circulent dans les entreprises selon différentes sources. Le inside-out où un groupe de personnes, un mouvement, parfois une entreprise, crée un noyau ou une plate-forme avec certains outils sur lesquels les gens peuvent ajouter leurs idées et leurs contributions ».

D’après cette revue de littérature , on peut définir l’innovation ouverte autrement comme une nouvelle pratique de l’innovation qui s’appuie sur l’extérieur de l’entreprise, pour en améliorer l’efficacité et mieux valoriser les efforts d’innovation fournis en interne. Globalement, l’Open Innovation promeut le développement des flux de connaissances et d’idées lors du processus d’innovation :

La mise en place de l’innovation ouverte
Schéma de l’innovation ouverte selon Chesbrough
  • Entre l’entreprise et son environnement, afin de permettre un meilleur partage des risques et des gains avec des partenaires extérieurs,
  • A l’intérieur même de l’entreprise, afin de permettre une plus grande mobilisation de tous les collaborateurs de l’entreprise.

Retrospective historique de l’innovation ouverte

Les grandes époques d’innovation de l’histoire de l’humanité se sont souvent caractérisées par de grandes périodes d’ouverture. Selon Armand d’Angour (professeur à l’université d’Oxford), la paternité de l’innovation reviendrait aux Grecs, à l’âge d’or de la Grèce antique: ils ont inventé le premier véritable alphabet et sont les premiers à avoir laissé des écrits sur l’innovation. Qui témoignent de l’ouverture sur des disciplines (médecine, philosophie, beaux- arts, architecture) et à l’intérieur même de ces disciplines.

La période après la deuxième guerre mondiale fut marquée par une croissance exceptionnelle de la production industrielle associée à la croissance de grandes entreprises et des services de recherche et développement liés.

Au début des années 1980, le syndrome du NIH (Not Invented Here : tendance pour une organisation à rejeter ce qui n’a pas été inventé chez elle) a frappé de nombreuses organisations, en particulier les entreprises américaines qui avaient tendance à se barricader pour se protéger de la concurrence japonaise.

Von Hippel, professeur d’innovation au MIT, est l’un des premiers à avoir théorisé sur l’importance des acteurs externes dans les processus d’innovation . Par la suite grâce à la digitalisation , le développement d’Internet et des réseaux sociaux, l’innovation ouverte a pu apparaître sur la scène académique en 2003 suite à l’apparition d’un livre d’Henry William Chesbrough « Open Innovation: The New Imperative for Creating And Profiting from Technology ».

En 2006 , la Harvard Business Review a publié le succès des processus d’innovation de Procter & Gamble après avoir opté par le model d’innovation ouverte. Ainsi, même si ce concept d’innovation ouverte n’est pas nouveau, les possibilités de recours aux compétences externes n’ont jamais été aussi faciles et accessibles qu’aujourd’hui, ce qui explique la redécouverte et l’amplification médiatique de ces approches au début des années 2000.

Les caractéristiques de l’innovation ouverte

Pour la faire distinguer de l’innovation fermée, on va mettre l’accent sur les caractéristiques du modèle de l’innovation ouverte qui se présentent ainsi :

  • Une connexion régulière avec de multiples sources de connaissances externes (universités, laboratoires publics , des start up, des PME spécialisées …..) ;
  • Une gestion proactive et diversifiée de la propriété industrielle qui présente un élément clé de la stratégie d’innovation ;
  • L’utilisation des intermédiaires de l’innovation pour rechercher des ressources externes et valoriser ses propres ressources d’innovation ;
  • La mise en place des indicateurs de performance nouveaux (pourcentage de projet , délais entre des générations de projet ) ;
  • Le rôle central du modèle d’affaire dans la stratégie d’innovation : est ce qu’il s’agit d’un développement en interne ou en externe ;

Innovation ouverte et Innovation fermée

Si l’innovation ouverte est fondée sur des principes d’ouverture sur les réseaux et la prise de participation qui permet à l’entreprise de profiter de l’intelligence collective, alors que l’innovation classique dite aussi ‘’fermée’’, s’articule autour des principes de confidentialité et du contrôle ce qui explique le choix de l’entreprise de faire cavalier seule et d’exclure les autres afin de protéger son secret.

Les entreprises auraient progressivement pris conscience des limites du modèle d’innovation « fermée» et redécouvert les vertus de l’ouverture à travers les différentes formes de collaboration.

A ce niveau , nous devrons se poser la question sur la nature de relation existante entre ces deux modèles d’innovation . Est-ce qu’il s’agit d’une logique de complémentarité ou bien une logique d’opposition .

Pour mieux marquer la dichotomie entre « innovation ouverte » et « innovation fermée », il vaut mieux passer tout d’abord par une analyse comparative pour déduire par la suite une repense à notre question .

Le tableau ci-dessous résume la différence entre ces deux modèles en fonction de leurs principes :

Innovation ferméeInnovation ouverte
  • La plus part des gens intelligents travaillent pour nous (intrapreunariat).
  • L’autonomie en termes de R&D : découvrir, développer et commercialiser nous-même.
  • L’avantage d’être le premier sur le marché à propos de cette innovation.
  • Plus de gain puisqu’on est les premiers.
  • La nécessité de contrôler la propriété intellectuelle afin de protéger les idées.
  • La majorité des gens intelligents ne travaillent pas pour nous. Tous travaillent en faveurs de la société.
  • La R&D interne est nécessaire pour réclamer une partie de la valeur crée par le R&D externe.
  • Nous n’avons pas besoin s’être à l’origine de la recherche pour gagner.
  • Elaborer le meilleur business modèle est mieux que d’être le premier à accéder au marché.
  • Profiter de l’échange au niveau de la propriété intellectuelle.

La question de la relation existante entre ces deux modèles n’est pas franchi car elle est toujours débattue .

Pour certains auteurs, les tenants de l’Open Innovation ne préconisent pas l’abandon d’une activité de R&D car, celle-ci reste fondamentale du fait qu’elle permette la valorisation des idées et ressources captées à l’extérieur. Il y aurait donc une nécessaire complémentarité entre la R&D interne et les diverses pratiques d’ouverture .

Mais certains effets de substitution sont parfois mis en exergue. Chesbrough (2003) souligne que les firmes peuvent chercher à rationaliser leur activité de R&D interne (diminuer les budgets) afin de privilégier des relations externes et faire face aux coûts d’acquisition des ressources détectées. Une firme pourrait ainsi substituer avantageusement des interactions externes à une partie de sa R&D interne.

Alors que Dahlander et Gann (2010) montrent toutefois que ces effets de complémentarité/ substitution sont encore mal connus. Jusqu’où une firme peut diminuer son effort de R&D interne au profit de l’ouverture ? Quel est le seuil minimal de R&D à conserver afin d’exploiter les idées et ressources externes ? La prise en compte des travaux centrés sur le rôle et le fonctionnement de la fonction R&D permet de mieux envisager la complémentarité des dispositifs internes et externes.

Il apparaît en effet que, la R&D n’a pas comme seule vocation de repérer des possibilités technologiques afin de générer des innovations qui seront commercialisées. Cohen et Levinthal (1990) ont montré que les investissements des entreprises en R&D servent également à développer les capacités d’identification, d’assimilation et d’exploitation des connaissances externes de l’entreprise.

En effet, l’intégration de nouvelles connaissances est délicate dans la mesure où certaines sont collectives et donc difficiles à exprimer, à représenter et à codifier. Pour réussir cette intégration, l’entreprise doit développer ses capacités combinatoires ,c’est-à-dire ses aptitudes à développer des savoirs collectifs, combinaisons de connaissances individuelles.

La R&D joue ici un rôle décisif. En effet sans effort de R&D minimum, la firme risque d’être dans l’incapacité d’exploiter des idées et ressources développées par d’autres.

En d’autres termes, la R&D permet la constitution d’une base de connaissances propice au développement de partenariats qui, en retour, viendront alimenter et élargir cette base.

L’opposition systématique entre innovation ouverte et innovation fermée et la critique féroce de la R&D interne perdent sans doute ici un peu de leur force.

La diversité des avis des auteurs prouve la difficulté de trancher sur la nature de la relation .Mais il nous apparait qu’il ne pas faut négliger le modèle de l’innovation classique car c’est elle qui a donner naissance à l’innovation ouverte. Donc selon notre conviction il s’agit d’une relation de complémentarité.

Conclusion

Ce qu’il faut retenir de cette partie c’est que l’open innovation est un nouveau modèle managériale apparaît sur la scène académique en 2003 grâce au professeur d’innovation American H . Chesbrough qui a constaté qu’il y a des facteurs d’érosion de l’économie qui poussent l’entreprise de chercher d’autres alternatives pour son développement , et que le fait de rester fermé sur soi n’est plus la solution adéquate, surtout qu’avec les exigences environnementaux qui dépassent ces aspirations.

Selon Chesbrough le problème peut être réglé si l’entreprise s’ouvre sur son entourage et acceptent la coopération , tel sont les principaux apport du modèle .

Cependant malgré les critiques qui ont été destinés sur le concept chesbrough cherche à se défendre en répondant lors de ses conférences que le terme d’innovation ouverte a été forgée par opposition à un modèle d’innovation « fermée », plutôt que pour désigner un modèle d’innovation totalement ouverte.

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