Il existe une multitude de modes de financement, dont le choix dépend de l’entreprise elle-même ainsi que de sa politique d’exploitation interne et externe. Il existe fondamentalement trois familles de moyens de financement il s’agit notamment du financement par :
- Fonds propres
- Quasi-fonds propres
- Endettement
Commençant par les fonds propres :
Table de matières
Financement par fonds propres
Comme son l’indique ce mode fait appel au moyens de financement interne de l’entreprise qui se présentent sous trois formes :
l’autofinancement
L’autofinancement dépend de la politique de distribution qui constitue un élément essentiel permettant de caractériser la logique financière d’une entreprise en période de croissance ou de récession. L’entreprise doit adapter le montant des dividendes mis en distribution au volume des investissements et aux flux de trésorerie provenant de l’exploitation sur la période.
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Mais le montant de l’autofinancement dépend également de la politique des amortissements, des dépréciations et des provisions mis en place par l’entreprise : ce sont des charges qui viennent en diminution du résultat et donc d’une rétention de bénéfices en interne
Elle peut être calculée par la méthode suivante :
Autofinancement = capacité d’autofinancement – dividendes
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Avec CAF = résultat net + dotation aux amortissements – reprises sur provision – plus values de cessions.
Avantages de l’autofinancement
- il permet à l’entreprise de préserver son indépendance
- il amoindrit le cout de l’investissement.
- Il permet à l’entreprise d’augmenter sa capacité d’endettement (augmentation des capitaux propres)
Inconvénients de la capacité d’autofinancement
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- Il limite a l’entreprise les horizons de l’investissement à la limite de ses propres moyens.
- Provoque le mécontentement des actionnaires (moins de dividendes à percevoir)
- Risque d’amoindrir la valeur des actions de l’entreprise.
Cessions d’éléments d’actif
Cherchant à se financer l’entreprise peut avoir recours à des voies peu ordinaires telle que la vente d’une partie de ses actifs cette méthode consiste à céder ses immobilisations ayant une participation au processus d’exploitation soit faible ou nulle.
Avantages de la cession d’éléments d’actif
- Le recentrage des activités de l’entreprise (cession d’usines par exemple)
- Renouvellement des immobilisations de l’entreprise
Inconvénient de la Cession d’éléments d’actif
- La vente des biens de l’entreprise reflète une impression de crise au sein de cette dernière
Augmentation du capital
L’augmentation de capital : l’entreprise peut faire appel à ses actionnaires pour se désendetter ou pour financer un programme d’investissements importants. A contrario, l’entreprise peut procéder à des rachats d’actions qui reviennent à rendre des liquidités à l’actionnaire et à modifier sa structure financière.
L’augmentation de capital peut s’effectuer par :
- Apport en numéraire (sommes d’argent.)
- Apport en nature (immobilisations …)
- Conversion de dettes.
Mais seul l’apport en numéraire procure à l’entreprise des ressources financières nouvelles.
L’apport en numéraire se fait soit par les associés actuels de l’entreprise soit par de nouveaux copropriétaires détenant des actions de même valeur nominales que les anciennes.
Pour se faire l’entreprise, après avoir déterminer le montant dont elle a besoin, préciser le prix d’émission de ces nouvelles actions il doit être compris dans la fourchette dont les deux bornes sont le nominal inferieur et la valeur de l’action avant la procédure d’augmentation du capital.
Avantages de l’augmentation du capital
- L’entreprise ne supporte aucune charge financière
- Accroissement des ressources financières de l’entreprise
- Évolution de la structure financière de l’entreprise
Inconvénients de l’augmentation du capital
- Dépendance au dynamisme de la bourse.
- Handicap pour les entreprises familiales et celles non contées
- Diminution du pouvoir sur les décisions de l’entreprise par les actionnaires (augmentation du nombre d’actionnaires)
Financement par les quasi-fonds propres
Les quasi-fonds propres sont des modes de financement situés entre les fonds propres et les dettes. La plupart d’entre eux ont pour caractéristique principale de :
- laisser à l’emprunteur l’initiative du remboursement ;
- conditionner le remboursement à l’aboutissement d’un projet ;
- être rémunérés en fonction du résultat.
Cette rubrique permet aux comptables de mentionner les financements hybrides et les subventions d’investissement.
Les titres hybrides
Les titres hybrides sont des titres de propriété et/ou des titres de créances ne pouvant pas être classés en tant que fonds propres ou en tant que dettes car ils n’en ont pas précisément les caractéristiques exclusives.
Titres participatifs
Les titres participatifs ont été créés pour renforcer la structure financière des entreprises publiques. Ils ne confèrent pas de droit de gestion. Ils ne sont remboursables qu’à la date de liquidation de la société après désintéressement de tous les autres créanciers ou à l’expiration d’un délai minimum de sept ans.
La rémunération des titres participatifs comprend une partie fixe et une partie variable. La partie variable est liée aux résultats de la société.
Les prêts participatifs
Ils sont émis par l’État, des établissements financiers, des sociétés commerciales et des assurances et accordés aux entreprises industrielles et commerciales. Leur rémunération comprend une partie fixe (intérêts) et une partie variable (participation aux résultats).
Ce sont des créances de dernier rang assimilées à des capitaux propres, qui augmentent ainsi la capacité d’endettement de l’entreprise.
Titres de subordonnés
Ce sont des titres émis par des sociétés de capitaux souvent importantes et qui comportent une clause de subordination pouvant porter sur le principal (remboursement) ou sur la rémunération (intérêts) en soumettant le paiement à certaines conditions. Ce sont des obligations remboursées au gré de l’émetteur dont la rémunération est par là « perpétuelle ». Ces titres sont ainsi subordonnés, à durée indéterminée.
Les subventions d’investissements
Les subventions d’investissement sont enregistrées au passif du bilan et constituent des ressources qui seront étalées dans le temps au rythme de l’amortissement des biens qu’elles financent ou de leur durée d’inaliénabilité. Ces subventions sont assimilées à des fonds propres car elles restent définitivement dans l’entreprise pour financer des biens d’équipement, leur étalement comptable n’étant qu’un jeu d’écritures d’un compte de capital (139. Subventions d’investissements inscrites au compte de résultat) à un compte de produit (777. Quote-part des subventions d’investissement virée au résultat de l’exercice).
Les avances conditionnées sont assimilées à des subventions. Ce sont des avances faites par l’État et remboursées en cas de réussite du projet
Financement par Endettement
C’est le type de financement dans lequel l’entreprise fait appel à des organismes particuliers pour régler son insuffisance aux fonds propres, il peut s’agir de prêts bancaires (classiques) emprunts obligataires, ou même de crédit bail.
Prêts bancaires
Dans ce cas l’entreprise se trouve devant une entité financière unique c’est la banque, cette dernière accorde à l’entreprise un crédit d’investissement à moyen ou à long terme (avec un taux un peu plus élevé)
Ce type de financement est caractérisé par ce qui suit :
- la durée du prêt dépend des possibilités financières de remboursement de l’entreprise : l’entreprise pouvant rembourser son crédit rapidement bénéficie d’un taux moins élevé et donc d’un coût d’investissement est moindre.
- La banque étudie le risque relatif à la durée du prêt et à l’importance de la somme empruntée, étude de rentabilité de l’investissement ainsi qu’aux garanties proposées par l’entreprise pour couvrir le montant du prêt. Plus le risque est élevé plus le taux d’intérêt est élevé également et donc cela rend l’investissement plus coûteux.
- La banque peut ne pas couvrir l’intégralité des charges de l’investissement en demandant à l’entreprise un autofinancement.
- Diminue la rentabilité de l’investissement en augmentant le coût de financement (taux d’intérêt élevé)
- L’entreprise devient dépendante aux décisions de la banque et à ces méthodes d’attribution de crédit.
Financement par emprunt obligataire
Les emprunts obligataires correspondent à l’émission des obligations, qui sont des titres de créance émis par l’entreprise, ils représentent des investissements quasiment sûrs pour les épargnants, elles sont de différentes sortes :
Obligations à taux fixe
Dont la rémunération se fait annuellement selon un taux défini au préalable, et le remboursement à la fin de la période.
Obligations à taux variable
La rémunération est calculée selon la valeur faciale, à travers un taux d’intérêt nominal. Son remboursement se fait également en fin de la période.
Obligations convertible en action
Ces obligations confèrent à leurs titulaires le droit de leur convertir en action selon des conditions établies antérieurement. Leur taux d’intérêt est généralement inferieur à celui des autres obligations du fait qu’elles ont un aspect spéculatif.
Obligations remboursables en action
Obligations représentant plus de risque, et leurs taux est proportionnellement avantageux, (considérées par des économistes comme étant des fonds propres).
Financement par crédit bail
Un contrat de location portant sur un bien meuble ou immeuble avec option d’achat à la fin de la période.
Ce contrat n’est ni résiliable ni révocable et sa durée correspond en principe à la durée de l’amortissement du bien. A la fin de cette durée l’entreprise peut effectuer plusieurs choix :
- Achat du bien
- Prolongement du contrat
- Restitution du bien.
Il faut mentionner que le contrat de crédit bail immobilier est de durée supérieure à celle du crédit bail mobilier.
Ce contrat permet à l’entreprise d’acquérir un matériel neuf à des conditions confortable, et lui permet par la suite d’être assez compétitive en changeant régulièrement ses moyens de fonctionnement.
Crédit bail mobilier
Il porte sur les machines ou sur des véhicules, le contrat prévoit :
- La durée de la période irrévocable.
- Le montant et la période irrévocable.
- La pouvoir de rachat.
Le crédit bail immobilier
Il porte sur les immeubles à usage professionnel, ses caractéristiques :
- Longue durée de contrat.
- Indexation des loyers et de la valeur résiduelle.
- Pré-loyers.
Les avantages du crédit bail
- Facilité et rapidité d’obtention.
- N’affecte pas la capacité d’endettement.
- Une assurance contre le risque technique.
- Permet aux PME rentables de financer leur développement (faible capacité d’endettement même s’ils sont rentables).
Les inconvénients du crédit bail
- Moyen généralement plus coûteux.
- Perte d’économie d’impôt sur les bénéfices liée à la déductibilité des amortissements lors d’une acquisition par emprunt.
- Perte d’économie d’impôt sur les bénéfices liée à la déductibilité des charges financières lors d’un investissement par emprunt.
- Versement d’une valeur résiduel le à l’échéance du contrat.
- Le coût effectif du crédit bail = Loyers versés nets d’impôts + suppléments d’impôts dû à la non comptabilisation des dotations des amortissements et la valeur de rachat du bien.
Les comptes courants bloqués d’associés
Les associés ou actionnaires ont la possibilité de faire des avances financières à leur société moyennant rémunération. Ils disposent ainsi de « comptes courants d’associés » sur lesquels ils peuvent placer des fonds que la société utilise comme elle l’entend.
La rémunération de ces comptes courants est libre et les associés peuvent se faire rembourser les fonds prêtés à n’importe quel moment. Du point de vue de la société, ces avances reçues et remboursables sont considérées comme des dettes. Lorsque ces avances font l’objet d’un contrat d’incorporation au capital et/ ou d’indisponibilité durant une période, elles sont considérées comme bloquées et assimilées à des fonds propres.
Conclusion
L’analyste financier se doit de trouver les financements les moins coûteux pour l’entreprise, à la suite du programme d’investissement qu’il préconise.
Il existe des paramètres permettant de mettre de l’ordre dans le fonctionnement des moyen de financement il s’agit notamment de : (plus de détails dans cet article)
L’équilibre financier
Le financement des emplois stables ne se fait qu’à travers les ressources stables (équilibre du haut de bilan
L’autonomie financière
L’entreprise doit toujours garder le montant de ses dettes financières au dessous de ses fonds propres.
L’autofinancement minimum
Le montant de financement externe de l’investissement ne doit pas dépasser 70 à 75% du montant total.
Le statut juridique de l’entreprise
Les modes de financement ne sont pas accessibles à toutes les catégories des entreprises et même le niveau de financement diffère d’une entreprise à une autre (taille de l’entreprise, historique, capacité de négociation du gérant).