Causes des variations du rythme de la croissance économique

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Le rythme de la croissance économique d’un pays peut varier pour de nombreuses raisons, notamment :

Le rôle des chocs d’offre et de demande

Ce sont chocs de modifications imprévues, positives ou négatives, qui s’exercent sur la demande ou sur l’offre.

Lorsqu’une des composantes de la demande globale adressée aux producteurs se modifie, on parle de « choc de demande ». Les « chocs d’offre » sont des variations des conditions de la production. Ils découlent notamment de la productivité ou des coûts de production. Parfois, ils ont une incidence sur l’offre et la demande en même temps.

  • Exemple de choc de demande : quel est l’impact de la croissance des pays émergents sur la hausse des exportations des pays développés ? Quel est l’impact de la hausse des prix du pétrole sur la demande globale ?…
  • Exemple de choc d’offre: quels sont les effets des innovations sur la hausse ou la baisse de la croissance? Quel est l’effet d’une hausse des coûts énergétiques sur la croissance ?

Le Choc d’offre

Un choc d’offre est une perturbation imprévue de l’activité économique liée à une variation brutale de la situation économique des offreurs, notamment de leurs coûts de production ou de leur niveau de productivité. Les chocs d’offre peuvent être négatifs ou positifs.

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Les chocs sont positifs lorsqu’ils se traduisent par une accélération de la croissance à court ou long terme. Ils peuvent être négatifs lorsqu’ils provoquent un ralentissement de la croissance voire une récession.

Exemple: hausse du coût des matières premières (les chocs pétroliers de 1973-1975 et de 1979-1981), par des augmentations de salaires supérieures aux gains de productivité (milieu des années 1970) ou par un alourdissement de la fiscalité des entreprises.

Un choc d’offre négatif se traduit par une augmentation des coûts de production des entreprises, ce qui conduit, à l’élimination des entreprises marginales (celles dont le coût de production est supérieur au prix du marché), à une baisse de la rentabilité des autres entreprises qui vont moins investir ce qui va provoquer une diminution de la production et de l’emploi (montée du chômage).

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Un choc d’offre négatif amène à CT une hausse des prix et une baisse de la production et de l’emploi, c’est la stagflation (1er choc 1973-75 et 2ème choc pétrolier 1979-81).

Un choc d’offre positif correspond notamment aux chocs technologiques ou chocs de productivité : une ou plusieurs innovations (le Fordisme, les NTIC…) permettent de réaliser des gains de productivité et d’abaisser les coûts de production car il faut moins de travail et de capital pour réaliser la même quantité de produits.

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Cette diminution des coûts de production a plusieurs effets positifs : d’une part, si les prix restent inchangés, les entreprises vont augmenter leurs profits ce qui va leur permettre d’accroître leurs investissements matériels et immatériels.

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L’offre de produit va augmenter en quantité et en qualité. D’autre part, si les entreprises décident de diminuer leurs prix, elles vont augmenter leur compétitivité vis-à-vis de leurs concurrents et accroître leurs parts de marché. Enfin, la baisse des prix devrait entraîner une hausse de la demande.

Dans tous les cas, la croissance va s’accélérer.

Le choc de demande

Un choc de demande est une perturbation de l’activité économique liée à une hausse ou à une baisse brutale de la demande.

Les chocs de demande négatifs diminuent ou ralentissent la demande globale et peuvent conduire à la récession.

Exemple: la hausse des prix du pétrole, en diminuant le pouvoir d’achat des ménages et en transférant des revenus aux pays pétroliers qui ont une faible propension à importer, s’est traduite par une moindre croissance de la demande et du PIB.

Les chocs de demande risquent d’avoir un impact important sur l’activité économique, du fait des mécanismes cumulatifs qu’ils peuvent entraîner.

Lorsque la demande ralentit, la production peut s’effondrer car les entreprises préfèreront entamer leurs stocks plutôt que de produire afin de prévenir un ralentissement plus marqué, voire une baisse de la demande. La hausse du chômage, la baisse du nombre d’heures travaillées en général risquent alors de contribuer à ce ralentissement.

Inversement, lorsque la hausse de la demande s’accélère, les entreprises produiront d’autant plus qu’elles devront reconstituer leurs stocks et que nombre d’entre-elles engageront des investissements pour étendre leurs capacités de production. La baisse du chômage et
l’augmentation du nombre d’heures travaillées peuvent alors contribuer à entretenir l’augmentation de la demande.

Les chocs de demande positifs, conduisent à une phase d’expansion. Ces chocs de demande peuvent concerner : la demande interne (de consommation et/ou d’investissement) et/ou la demande externe (exportations – importations).

Exemples:

  • augmentation de la consommation des ménages due à une forte hausse du pouvoir d’achat ou à une baisse des taux d’intérêt qui les incite à recourir au crédit.
  • anticipations positives des entrepreneurs sur la croissance de la demande peuvent les conduire à augmenter leurs investissements.
  • la forte croissance des pays émergents peut provoquer une hausse rapide des exportations en direction de ces pays.

Enfin, chocs d’offre et chocs de demande peuvent être liés et s’enchainer car un certain nombre d’éléments agissent à la fois sur l’offre et sur la demande.

C’est le cas de l’investissement qui représente à la fois une hausse des capacités de production (offre) et des achats de biens d’équipement durables (demande).

C’est le cas des prix pétroliers qui agissent sur les coûts de production (offre) et sur le pouvoir d’achat des agents économiques (demande).

Choc d’offre positifChoc d’offre négatifChoc de demande positifChoc de demande négatif
Une baisse du prix de l’électricité pour les entreprises ;
De nouveaux ordinateurs plus performants ;
Un ralentissement des salaires dû à la montée du chômage (baisse du coût salarial unitaire) ;
Une baisse des cotisations sociales ;
Le lancement de grands travaux d’infrastructures (gains de productivité)
Une hausse des taux d’intérêt (hausse des coûts financiers) ;
Une hausse du prix de l’énergie et des matières premières (hausse des coûts de production) ;
Une baisse du taux d’épargne des ménages ;
Une hausse des exportations vers les pays émergents ;
Une politique de relance budgétaire ;
Un crédit bancaire plus facile ;
Le lancement de grands travaux d’infrastructures (le multiplicateur) ;
Une hausse importante des prestations sociales ;
Une hausse des taux d’intérêt (baisse des crédits) ;
Un ralentissement des salaires dû à la montée du chômage (ralentissement du pouvoir d’achat) ;
Une hausse du prix de l’énergie et des matières premières (baisse du pouvoir d’achat) ;
Une hausse des impôts (baisse du pouvoir d’achat) ;
Une forte récession chez nos clients étrangers ;

Le rôle des cycles du crédit dans une économie qui s’est largement financiarisée

L’expansion du crédit bancaire et des liquidités est-elle favorable à la croissance ? Un rationnement du crédit ne conduit-il pas à une baisse excessive de la production qui engendre chômage, baisse des salaires réels et déflation ?

Le mécanisme du cycle de crédit:

Le cycle des affaires est fortement lié au comportement des banques qui relâchent leurs conditions d’octroi de crédit en période d’expansion et qui les restreignent en période de récession : c’est le cycle du crédit.

Il contribue à expliquer le caractère endogène, c’est-à-dire propre au système capitaliste, de l’instabilité de la croissance. Il existe traditionnellement une synchronisation entre cycle d’activité et cycle du crédit.

La très forte progression du crédit lors des phases ascendantes du cycle ainsi que son retournement brutal lors des phases de contraction alimente et amplifie les fluctuations de l’activité : forte progression du crédit dans les phases ascendantes du cycle et forte régression du crédit lors des phases descendantes.

Le recours au crédit dépend en grande partie du taux d’intérêt. En effet, le retournement du cycle va avoir lieu lorsque les taux d’intérêt tournent à la hausse, en particulier du fait du resserrement monétaire des banques qui craignent de ne pas être remboursées et de la Banque centrale qui craint l’inflation.

L’endettement qui paraissait soutenable, lorsque les taux d’intérêt étaient bas, devient insupportable pour les agents les moins solvables. Les agents vont anticiper la baisse et commencer à vendre leurs actifs ce qui va enclencher la baisse des prix.

Les mécanismes qui avaient accéléré la croissance jouent alors dans le sens d’une amplification de la déflation, voire de la dépression. La crise financière va avoir plusieurs effets sur l’économie réelle.

Exemple de la crise de 1929:

L’affirmation de Juglar « la crise nait de la prospérité » s’applique parfaitement à la crise des années 30, en effet la prospérité avait suscité une surproduction latente ainsi qu’une forte spéculation due en premier lieu à la hausse des profits des entreprises.

La croissance a suscité une surproduction latente (baisse des prix agricoles) et une spéculation due à la hausse des profits des entreprises (forte spéculation boursière).

On assite à une répartition inégalitaire des revenus : la hausse des salaires (13%) est largement dépassée par celle profits (45%).

Avec la possibilité d’acheter des actions à crédit ; cette spéculation conduit à la hausse des cours des actions qui doublent entre 1926 et 1929, ce qui incite à spéculer davantage : la hausse nourrit la hausse.

Cette forte augmentation des cotations boursières a des effets pervers: la hausse des cours nuit à la profitabilité de l’action et les dividendes sont faibles par rapport au prix de l’action.

Été 1929 : la hausse s’accélère, la banque d’Angleterre relève son taux d’intérêt. Jeudi 29 octobre: mouvement de panique, face à la baisse des cours les spéculateurs vendent, ce qui nourrit la baisse, les actions perdent la moitié de leur valeur.

Les spéculateurs ne peuvent rembourser les banques qui font faillite (1352 en 1930).

La crise de la sphère monétaire va provoquer une crise de la sphère réelle (effet dépressif sur la demande): la baisse des actifs financiers des entreprises provoque une baisse de l’investissement et des actifs financiers des ménages, et des moyens de paiement.

  • Baisse de la demande et insuffisance des débouchés
  • La surproduction s’installe, les prix baissent, les entreprises réduisent leurs capacités de production en licenciant
  • La spirale récessioniste s’installe : la baisse de la production provoque l’augmentation du chômage, la baisse des revenus, qui provoquent à leur tour la baisse de la demande et donc de la production et ainsi de suite.

Exemple de la crise de 2007:

les subprimes (crédits immobiliers à taux variables) ont été octroyés aux Etats unis à de nombreux ménages (pratiques de bas taux d’intérêts).

  • La titrisation de ces créances va se multiplier.
  • Lorsque les ménages ne pouvant plus faire face aux taux d’intérêts variables n’ont pas pu rembourser leurs crédits c’est tout le système qui s’est effondré provoquant la chute des titres.

Les ménages les plus fragiles financièrement, ayant emprunté pour acheter des biens immobiliers sont incapables de faire face aux remboursements, ils sont expulsés de leurs maisons et celles-ci sont mises en vente. Ce qui entraîne un effondrement des prix, et qui ne permet pas aux banques de se rembourser.

Cette crise a eu des conséquences sur le marché immobilier et bancaire et sur l’économie mondiale.

  • Cette crise de l’immobilier entraîne pour les banques la nécessité de faire appel au marché monétaire pour obtenir des liquidités, ce qui fait augmenter les taux d’intérêt interbancaires. Par ailleurs de nombreuses banques sont en grandes difficultés, car endettées.
  • En octobre 2008 on a un krach boursier, avec une baisse moyenne des bourses mondiales de 40%.
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