L’approche microéconomique constitue un pilier essentiel de l’analyse économique moderne. Elle repose sur deux concepts fondamentaux : l’utilisation des décideurs individuels comme unité de base de l’analyse et l’hypothèse que ces décideurs agissent de manière rationnelle. Dans cet article, nous allons plonger dans le concept de rationalité, définir ses caractéristiques, et examiner comment elle façonne les décisions économiques des individus.
Table de matières
Définir la rationalité
Dans un contexte économique, la rationalité se réfère à un processus de décision logique et cohérent adopté par les individus. Un décideur rationnel suit généralement les étapes suivantes :
- Identification des alternatives disponibles : Le décideur liste toutes les options possibles qui s’offrent à lui et écarte celles qui ne sont pas réalisables dans son contexte.
- Prise en compte de l’information pertinente : Le décideur prend en considération toutes les informations disponibles ou qu’il juge pertinentes pour évaluer les conséquences de chaque alternative.
- Établissement d’un ordre de préférence : Sur la base des conséquences de chaque alternative, le décideur classe les options selon ses préférences. Cet ordre doit respecter des conditions de cohérence et de complétude.
- Choix de l’alternative optimale : Finalement, le décideur opte pour l’alternative qui se classe en première position dans son ordre de préférence. Il choisit l’option dont il préfère les conséquences par rapport à toutes les autres alternatives disponibles.
Rationalité et comportement des individus
Bien que l’hypothèse de rationalité soit couramment utilisée pour décrire le comportement des individus en économie, il est important de noter que certaines personnes peuvent se comporter d’une manière qui semble irrationnelle selon cette définition.
En effet, lors de la prise de décision, des individus peuvent parfois ignorer des alternatives réalisables connues ou être influencés par des alternatives impossibles. Ils peuvent aussi omettre de collecter certaines informations sur les conséquences des options disponibles ou même se contredire dans leur classement des alternatives.
Cependant, il est crucial de ne pas conclure immédiatement à l’irrationalité. Par exemple, certaines personnes peuvent négliger délibérément une information qui, bien que pertinente, nécessiterait un coût important pour être collectée.
Dans ce cas, cette apparente négligence peut en réalité être parfaitement rationnelle, car la collecte de cette information serait trop coûteuse en temps ou en ressources.
Vers un cadre analytique réaliste
Depuis les travaux d’Herbert Simon, de Daniel Kahneman et d’Amos Tversky, les économistes ont développé un cadre analytique plus réaliste, qui évite de se reposer sur une hypothèse de rationalité forte. Ce cadre intègre les biais cognitifs et les limites de la rationalité humaine dans les modèles économiques. Ainsi, il reflète davantage le comportement des individus réels.
Cependant, malgré ces avancées, l’hypothèse de rationalité reste une simplification commode largement utilisée dans de nombreuses analyses économiques. Elle facilite la compréhension des mécanismes économiques et permet de formuler des prédictions utiles pour de nombreux cas.
Conclusion
La rationalité dans l’approche microéconomique constitue un élément clé pour comprendre les décisions prises par les individus dans un contexte économique. Elle repose sur un processus de décision logique et cohérent, où les individus évaluent soigneusement les alternatives et leurs conséquences avant de faire un choix. Toutefois, il est important de reconnaître que cette hypothèse n’est pas toujours vérifiée dans la réalité, et les économistes continuent d’explorer des cadres analytiques plus réalistes qui intègrent les biais cognitifs et les limites de la rationalité humaine.